Environnement - Nouvelle étape dans la mise en oeuvre du plan anti-algues vertes en Bretagne
L'Etat, les agriculteurs et les collectivités locales ont signé ce 9 septembre 2011 la convention de réduction des rejets azotés en baie de Lannion (Côtes d'Armor). Cette convention-cadre, symboliquement paraphée dans une ferme de Plouzélambre, en amont de la baie, met en place l'accompagnement des agriculteurs du bassin dans leur conversion à une agriculture plus économe en rejets de nitrates, principale source de prolifération des algues vertes. "Après avoir mis en place l'aspect curatif, avec le ramassage systématique des algues, qui fonctionne bien, nous attaquons le volet préventif", s'est félicité le préfet de région, Michel Cadot, lors d'une conférence de presse.
Le plan gouvernemental anti-algues vertes lancé en février 2010 prévoit la signature de huit chartes de territoire. Celle de la baie de Lannion vise une réduction de 10% en cinq ans des entrées d'azote sur les quelque 200 exploitations agricoles du bassin, à 85% des éleveurs bovins. Le but est de ramener à environ 20 milligrammes par litre d'eau, contre 25 mg/l actuellement, le taux de nitrates dans les eaux, un pas vers l'objectif de 10 mg/l en 2027 fixé localement. Le plan prévoit de privilégier la mise à l'herbe des vaches, ce qui implique de porter à 60%, contre 47% actuellement, la part des prairies dans la surface agricole utile. La démarche implique également d'"importants aménagements fonciers" pour regrouper autour des fermes, pour le pâturage, des parcelles souvent très dispersées. Le plan prévoit en outre un développement de l'agriculture biologique, une revalorisation des zones humides naturelles et un rétablissement du bocage, autant d'obstacles aux "fuites" de nitrates.
La baie de Saint-Brieuc - où 36 sangliers ont péri à cause des algues en juillet - devrait être, le mois prochain, le prochain bassin à signer sa charte de territoire.