Environnement - Niveau anormalement bas pour plus des deux tiers des nappes phréatiques
Les deux tiers (70%) des nappes phréatiques en France affichent un niveau modérément bas à très bas, faute de recharge hivernale suffisante, a indiqué lundi 19 juin le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bilan arrêté au 1er juin. Seuls de rares secteurs, notamment au sud du Bassin parisien et dans une partie de l’Occitanie, ont pu bénéficier d'une recharge normale et présentent des niveaux autour de la moyenne. Le reste du territoire se situe à des niveaux "modérément bas, voire bas", note le BRGM. La tendance d’évolution du niveau des nappes traduit le passage progressif vers les basses eaux avec deux tiers des points déjà orientés à la baisse, 10% seulement étant encore en hausse, ajoute-t-il.
La pluviométrie du mois de mai a été très irrégulière, après un hiver globalement déficitaire et des précipitations ayant tardé jusqu'en février. Au cours du printemps, les pluies ont été bénéfiques pour la végétation mais peu efficaces pour recharger les nappes. En mai, une partie du pays a été traversée jusqu'au 20 par des passages pluvieux, mais les rivages de la Méditerranée, la Corse ainsi que les régions frontalières du nord ont plutôt connu un temps sec. Des conditions anticycloniques se sont ensuite installées sur toute la France.
Parmi les nappes présentant les situations les plus favorables, avec des niveaux proches de la moyenne, le BRGM cite les aquifères karstiques des régions de Nîmes et Montpellier, la nappe de la craie de Bourgogne et du Gâtinais (sud du Bassin parisien) et les nappes alluviales de Corse (est de l'île). En revanche, la nappe de la craie champenoise, toutes les nappes du bassin Adour-Garonne, les aquifères de la vallée du Rhône (amont et aval) et la nappe des calcaires jurassiques de Lorraine sont en situation bien moins favorable.
Fin mai, Météo France estimait pour sa part que la sécheresse des sols s’était accentuée suite aux fortes chaleurs sur la majeure partie du pays, même si elle restait moins sévère et plus localisée que lors de la sécheresse exceptionnelle du printemps 2011. Selon le site Propluvia (ministère de l’Environnement), au 18 juin, 22 départements sont soumis à des restrictions d’usage de l’eau (au-delà de la simple vigilance) et 87 arrêtés sont en cours.