Congrès AMF - Nicolas Sarkozy invite les élus à prendre leur part de l'effort de réduction des dépenses publiques
Devant plus de 2.000 maires, en très grande majorité de droite, réunis à l'Elysée le 24 novembre à l'occasion du Congrès des maires de France, Nicolas Sarkozy a défendu tous les réformes imposées par le gouvernement depuis quatre ans et demi et a demandé aux élus locaux de "prendre leur part de l'effort de réduction des dépenses publiques engagé par 'Etat". Justifiant les réformes de la carte judiciaire, de la carte militaire ou des hôpitaux, qui ont suscité les critiques de nombreux élus, le président de la République a déclaré : "Je revendique ces choix, qui n'ont pas été faits pour embêter les maires (...) mais parce que nous percevions les périls qui s'approchaient de nos pays développés". Et, a-t-il poursuivi, "si on ne fait un effort que sur l'Etat, on ne fait un effort que sur un tiers de la dépense publique (...). Il y a la part de la sécurité sociale, 45% (des dépenses publiques), et la part des collectivités locales pour 20%, c'est ensemble que nous devons faire ces efforts". C'est dans ce même contexte financier contraint que Nicolas Sarkozy a inscrit sa réforme, très contestée, des collectivités locales, qui se traduit notamment par une réduction du nombre des élus. "Qui pourrait oser dire aux Français qu'il était possible de continuer avec sept niveaux d'intervention bénéficiant quasiment tous de la compétence générale ?", a-t-il plaidé. "J'assume cela aussi, la diminution du nombre des élus", a poursuivi le chef de l'Etat, tout en reconnaissant volontiers des ratés et des erreurs. "Entre ne rien faire et tout faire parfaitement, il y a sûrement une marge de manœuvre à trouver", a-t-il conclu sur ce sujet.
Par ailleurs, le chef de l'Etat a abordé la question du vote des étrangers. "Une telle proposition me semble hasardeuse (...) parce que cette proposition risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler." "La seule façon pour un ressortissant d'un pays non membre de l'UE de participer aux choix politiques de la France est de prendre la nationalité française, à condition d'en remplir les conditions", a-t-il affirmé. Le Sénat doit examiner le 8 décembre une proposition de loi constitutionnelle du PS en ce sens, déjà votée par l'Assemblée nationale le 3 mai 2000 sous le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.