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Congrès AMF - Nicolas Sarkozy insiste sur l'ampleur de la crise et prône des réponses diversifiées selon les territoires

"Nous sommes passés à deux doigts de la catastrophe" : c'est en évoquant, par ces termes, la crise financière, que Nicolas Sarkozy a entamé ce jeudi 27 novembre son intervention devant les maires réunis pour leur 91e congrès. "Je veux vous faire partager la situation pour que chacun comprenne où on en est", a-t-il lancé aux élus, revenant en détail sur le déroulement de la "crise systémique" survenue "le 18 septembre". "Cela vous concerne, vous, les maires", a-t-il poursuivi, rappelant notamment que "si l'Etat n'avait pas sauvé Dexia, ce sont 15.000 communes qui seraient aujourd'hui dans la panade". Et le chef de l'Etat d'insister sur le fait qu'"aujourd'hui, nous avons à la fois une crise financière majeure, à peu près stabilisée, et une crise économique de grande ampleur" qui "touche notamment certains secteurs". Telle a donc été sa première réponse aux "inquiétudes", "conclusions" et "émotions" qui venaient de lui être exposées par la lecture de la résolution finale adoptée en cette fin de congrès et par l'allocution de Jacques Pélissard, réélu la veille à la présidence de l'AMF. S'agissant des réponses de fond qui seront apportées à la crise, on n'en saura guère plus, Nicolas Sarkozy devant, a-t-il rappelé aux élus, annoncer "d'ici quelques jours un plan de relance ambitieux".
Parmi les autres thématiques abordées par le président de la République figure "le problème de la ruralité". Avec une idée centrale : l'Etat n'aurait jusqu'ici "pas compris un changement majeur", à savoir le fait que les territoires ruraux gagnent aujourd'hui de la population. D'où la nécessité de "construire une politique d'aménagement du territoire adaptée à cette nouvelle ruralité". "Ce sera pour moi un enjeu majeur de 2009", a déclaré Nicolas Sarkozy, prévoyant d'engager cette réflexion "avant le mois de mars".
Il a naturellement évoqué à ce titre la réforme des différentes "cartes" : carte judiciaire, carte militaire, carte sanitaire... Sur le terrain militaire, il a surtout mis l'accent sur la possibilité pour les communes de se voir donner les terrains libérés, y voyant "une révolution". Mais il a surtout confirmé la nécessité des réformes engagées.
Parce que c'est le chapitre éducation qui avait, on le sait, donné lieu à la plus grande agitation lors du congrès, le chef de l'Etat est revenu sur la question du service minimum d'accueil dans les écoles, estimant qu'on "ne peut pas demander le même service à une commune rurale et à une très grande ville". Tout en comprenant "le sentiment d'un maire traîné en justice" pour ne pas avoir mis en place le service minimum d'accueil, il a tenu à distinguer ceux qui ont été dans l'incapacité de le faire mais étaient "de bonne foi" de ceux qui ont refusé d'appliquer la loi par posture "militante".
Par ailleurs, abordant le chantier de la réforme des collectivités engagé avec la mise en place du comité Balladur, Nicolas Sarkozy a indiqué vouloir s'appuyer sur l'idée de "diversité" : "Est-il absolument nécessaire que toutes les régions de France soient organisées de la même manière ? Je ne le pense pas." Diversité... et donc "volontariat, expérimentations, souplesse". Parmi les pistes évoquées, celle de "créer un statut des grandes agglomérations". Mais aussi la volonté d'"encourager les fusions de régions qui le souhaiteraient", ou bien encore la possibilité de "garder le canton tout en obligeant le département et la région à travailler ensemble".
Le chef de l'Etat a indiqué aux maires qu'il allait étudier la résolution finale du congrès puis "recevoir le bureau de l'AMF la semaine prochaine avec tous les ministres concernés, y compris celui de l'Education", pour "se mettre au travail ensemble".

 

Claire Mallet

 

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