Economie - Nicolas Sarkozy au Medef : "Aller plus loin dans la réforme fiscale"
Nicolas Sarkozy a affirmé ce 30 août devant l'université d'été du Medef qu'il ne laisserait "personne édulcorer la rupture" promise pendant sa campagne, dans un discours volontariste mais sans annonce spectaculaire, où il a abordé tour à tour la réforme de l'Etat, les 35 heures ou la surévaluation de l'euro. Peu d'annonces précises, donc, alors qu'il avait été dit que cette allocution de Jouy-en-Josas serait "un grand discours sur la politique économique qui marquera la deuxième phase des réformes économiques", esquisserait une "nouvelle étape" après celle de la loi Tepa.
Certains observateurs prévoyaient ainsi entres autres que le chef de l'Etat aborderait la question de la taxe professionnelle en annonçant un allégement ou un abaissement du plafond. Or en termes de fiscalité, on saura juste que Nicolas Sarkozy veut "aller plus loin dans la remise à plat de nos prélèvements obligatoires, aller plus loin dans la réforme fiscale" et que "la question de la taxe professionnelle, la question de la taxe sur les salaires, la question de l'assiette des cotisations sociales doivent être posées". "Taxer directement les facteurs de production, taxer directement le travail et le capital c'est se condamner à moins d'emplois, à moins de production, à moins de croissance, à moins de pouvoir d'achat", a-t-il argumenté.
Le présidentde la République a par ailleurs déclaré vouloir aller "beaucoup plus loin" dans l'assouplissement des 35 heures afin de "redonner des marges de manoeuvre plus importantes à la politique salariale" et aux "accords de branches et d'entreprises". Il s'est prononcé pour une "séparation à l'amiable" entre employeurs et salariés, reprenant une formulation utilisée par le Medef, et a demandé que la "fusion des réseaux opérationnels de l'ANPE et de l'Unedic soit décidée d'ici la fin de l'année" afin d'offrir à chaque chômeur "un interlocuteur unique et un accompagnement renforcé".
Revenant sur un sujet sensible, Nicolas Sarkozy a maintenu son objectif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, en affirmant vouloir le réaliser progressivement, en commençant par ne "pas remplacer un départ à la retraite sur trois en 2008". Il a annoncé que le nombre de directeurs d'administrations centrales serait "divisé par deux", en notant que la comptabilité publique et la direction générale des impôts seraient fusionnés. "Toutes les structures seront simplifiées", "tous les organismes inutiles seront supprimés" et "toutes les politiques publiques seront passées en revue".
C.M.