Politique de la ville - Najat Vallaud-Belkacem dans les pas de François Lamy et de Jean-Louis Borloo
"François Lamy a fait du bon travail. La réforme de la ville, et ma feuille de route, c'est que notre pays souffre d'une accumulation de dispositifs qui ont perdu toute lisibilité", a déclaré la nouvelle ministre chargée de la ville, en marge d'un déplacement à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). Najat Vallaud-Belkacem a également affirmé "s'inscrire dans les pas de Jean-Louis Borloo" lorsque, ministre chargé de la ville, il avait créé l'Agence nationale pour la rénovation urbaine en 2003.
Pas de bouleversements non plus à attendre du calendrier de la réforme. Najat Vallaud-Belkacem reprend celui élaboré par la précédente équipe : la liste des 1.300 quartiers prioritaires (que la nouvelle ministre préfère appeler quartiers "cœurs de cible") serait rendue publique fin mai et les 200 quartiers Anru "entre l'été et l'automne".
Comme son prédécesseur, la ministre a jugé "problématique" le financement des associations sur appels à projets, au motif qu'il générerait plus de coûts qu'il ne permet d'économiser. Elle envisage un subventionnement pluriannuel permettant "de les laisser respirer et d'embaucher", affirmant ainsi qu'elle entend mener jusqu'au bout l'expérimentation sur la simplification des aides accordées aux associations au titre de la politique de la ville lancée en février par François Lamy (voir notre article ci-contre du 17 février). "Il faut reconnaître le rôle des associations qui ont des missions de quasi service public", a-t-elle également déclaré, estimant que les subventions de l'Etat versés aux associations via l'Acsé avait prouvé leur utilité et que l'Etat n'en ferait pas meilleur usage.
Interrogée sur les mauvais résultats du PS dans les banlieues lors des dernières élections municipales, Najat Vallaud-Belkacem a répondu : "Le principal problème [du gouvernement], c'est que lorsqu'on fait, ça n'est pas porté à notre crédit ; cela aussi participe du manque de visibilité." C'est peut-être là qu'elle se démarque de François Lamy, ministre délégué peu connu des Français, qui a engagé sa réforme dans l'ombre des médias sans rencontrer d'obstacles politiques majeurs (ceci expliquant peut-être cela, d'ailleurs). A Najat Vallaud-Belkacem de mettre en œuvre cette réforme, avec son style, sous les feux des projecteurs.