Moins du tiers des Français auront accès fin 2023 au tri des biodéchets, selon l'Ademe

En dépit de la loi Agec qui prévoit qu'à partir du 1er janvier 2024 les collectivités mettent à disposition de leurs administrés un dispositif de tri à la source de leurs déchets organiques (déchets verts, déchets alimentaires), moins du tiers de la population française devrait bénéficier d'ici la fin de l'année d'une telle solution, a indiqué l'Ademe ce 10 octobre. Alors qu'ils représentent aujourd'hui 80 kg par habitant et par an, soit un tiers des ordures ménagères résiduelles (OMR), ces biodéchets, composés à 60% d'eau, sont difficiles à brûler, et les stocker génère des émissions polluantes.

Mais au vu de la préparation inégale d'un territoire à l'autre, environ 20 millions d'usagers seront desservis par une solution fin 2023, et 34 millions devraient l'être fin 2026, a indiqué Karine Filmon, cheffe du service de valorisation des déchets à l'Ademe, lors du salon Pollutec qui se tient jusqu'au 13 octobre à Lyon. "Si on ajoute à cela un quart de la population qui agit" individuellement (composteurs de jardins, etc.)., cela fait à fin 2026 "75% de la population qui sera engagée et contribuera ainsi à détourner ces déchets" de l'incinération ou du stockage en décharge, a-t-elle souligné.

Pour elle, "l'effectivité (de la loi) en janvier 2024, on sait qu'on n'y sera pas, mais on est bien engagé". Pour autant, "mettre en place une solution prend un à trois ans", a-t-elle souligné, le temps d'expérimenter, de choisir parmi les solutions (collecte en porte-à-porte, composteurs partagés...). Pour les collectivités pas encore engagées, "il est temps de s'en soucier". "Il y a un réel enjeu à s'occuper de ces filières et à les valoriser", souligne Karine Filmon, rappelant que les déchets organiques peuvent servir à produire du gaz, ou encore des intrants. Financièrement, leur valorisation permet aussi d'éviter le coût d'un traitement en décharge de plus en plus élevé.

En septembre, plusieurs associations environnementales étaient montées au créneau pour demander au gouvernement de fixer aux collectivités des objectifs contraignants de diminution des biodéchets dans la poubelle grise et même des sanctions "dès 2024" pour celles n’ayant mis en place aucun plan d’action (voir notre article).

 

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