Mobilités durables : la Métropole européenne de Lille obtient 276 millions d'euros de financements européens
La Métropole européenne de Lille (MEL) va bénéficier d'un prêt vert de 245 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour ses projets de modernisation des transports urbains, auquel s'ajoute une subvention de 31,5 millions d'euros de la Commission européenne au titre de la facilité de prêt au secteur public (FPSP) mise en place dans le cadre du mécanisme pour une transition juste (JTM) prévu par le Pacte vert européen. Ce soutien combiné permet de mobiliser des investissements supplémentaires pour les entités publiques situées dans les régions d'Europe les plus touchées par la transition énergétique, font valoir la BEI, la Commission et la MEL dans un communiqué commun diffusé ce 24 septembre.
Pour financer le projet "Mel in Green Mobility" de modernisation de ses transports urbains, la Métropole européenne de Lille (MEL) a fait coup double en obtenant un prêt vert de 245 millions d'euros auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI) et une subvention de 31,5 millions d'euros de la Commission européenne au titre de la facilité de prêt au secteur public (FPSP) mise en place dans le cadre du mécanisme pour une transition juste (JTM) prévu par le Pacte vert européen (lire notre encadré).
Le projet lillois prévoit en premier lieu des investissements dans la modernisation de la flotte de transports publics avec le renouvellement de 30 rames de tramway et de 42 bus avec de nouveaux véhicules propres. Il comprend également des investissements dans les plateformes, dépôts et autres équipements connexes, le financement d’une nouvelle ligne de bus à haut niveau de service et la construction d'un pôle d'échange multimodal. Enfin, il accompagne un plan cyclable ambitieux qui prévoit 220 km d’infrastructures supplémentaires sur la période 2023-2027.
"Ce projet vise ainsi à accélérer les changements de comportement des usagers en développant une offre de mobilité plus qualitative et durable, en améliorant l'accessibilité aux transports publics et en étoffant les possibilités de mobilité douce, soulignent la MEL, la BEI et la Commission européenne dans un communiqué commun. Une fois achevé, il améliorera les performances du réseau de tramway et de bus, favorisera l'intermodalité (réduction de la part des véhicules individuels, qui passera de 56% en 2023 à 40% en 2035) et renforcera la diversité des moyens de transports publics métropolitains." L'efficacité accrue du réseau pour les quelque 410.000 voyages quotidiens doit se traduire par des gains de temps substantiels pour les usagers, une réduction de la congestion routière et un meilleur accès à la Métropole, estiment les trois parties prenantes.
Mécanisme pour une transition juste : un dispositif qui gagne à être connu"Transition juste : il n’y a pas que le fonds à solliciter !", exhortions-nous naguère (voir notre article du 23 octobre 2023), en attirant notamment l’attention sur la "facilité de prêt au secteur public" (FPSP) prévue dans le cadre du mécanisme pour une transition juste (voir notre article du 26 avril 2021). Un instrument jusqu’ici peu usité, mais dont la métropole européenne de Lille (MEL) va bénéficier pour son projet de modernisation des transports urbains. Comme nous le rappelait Sophie Barbier, directrice du département Europe au sein de la direction des relations institutionnelles, internationales et européennes de la Caisse des Dépôts, cette "facilité est dédiée à des projets qui ont un modèle économique, mais dont les flux de recettes propres sont insuffisants pour couvrir les coûts d’investissement". Pour pouvoir bénéficier du dispositif, deux principales conditions doivent pour mémoire être remplies. D’abord, faire partie des territoires éligibles au mécanisme pour une transition juste : en France, les départements des Bouches-du-Rhône, du Nord et du Pas-de-Calais ainsi que plusieurs territoires du Grand Est, de Normandie (vallées de la Seine et de la Bresle), des Pays de la Loire (Pays de Cordemais) et d’Auvergne-Rhône-Alpes (vallée de la chimie et agglomération grenobloise). Ensuite, obtenir en parallèle un financement de la BEI (prêt supérieur à 12,5 millions d’euros) ou de l’un des intermédiaires de cette dernière, comme la Caisse des dépôts en France (prêt supérieurs à 3 millions d’euros). En gardant en tête que c’est la logique du "premier arrivé, premier servi" qui prévaut ! Pas de temps à perdre donc, puisque Lille vient de se voir attribuer une grande part des 78 millions d’euros jusqu'ici fléchés vers la France. Frédéric Fortin / Epique Communication pour Localtis |