Mise en place éventuelle d'une consigne sur les bouteilles plastiques : lancement d'une concertation fin janvier
Près de 70 structures (industriels de l'agroalimentaire ou de l'embouteillage, supermarchés, associations d'élus, de consommateurs et ONG) sont conviés ce 30 janvier au ministère de la Transition écologique à la réunion de lancement d'une nouvelle concertation autour de la mise en place éventuelle de la consigne pour les bouteilles plastiques. Cette initiative avait été envisagée en 2019 lors des débats au Parlement sur la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) - lire notre article -, mais avait suscité une levée de boucliers de la part des collectivités locales. La loi Agec avait finalement renvoyé une prise de décision sur le déploiement ou non de la consigne des bouteilles à juin 2023.
"Grâce au dialogue qui va s'instaurer sur plusieurs mois, nous pourrons prendre la décision qui répondra au mieux à nos objectifs principaux : atteindre un meilleur taux de collecte des bouteilles, viser 100% de plastique recyclé, développer le réemploi, et lutter contre les dépôts sauvages" a déclaré la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, Bérangère Couillard, citée dans un communiqué ce 19 janvier.
La France est l'un des pays d'Europe qui recycle le moins bien ses emballages plastiques car ils ne sont pas suffisamment bien collectés – elle plafonne à un taux de collecte des bouteilles plastiques inférieur à 60% alors que les objectifs européens sont de 77% en 2025 et 90% en 2029.
Au gouvernement, on reconnaît que l'imposition d'une consigne sur les bouteilles en plastique en 2019-20 aurait eu pour effet de diminuer les flux d'emballages dans les bacs jaunes des déchets ménagers triés pour le recyclage, et donc de réduire les revenus des centres de tri sélectif pilotés par les collectivités locales. Or ces centres ont investi massivement ces dernières années dans de coûteuses machines pour améliorer le tri et les volumes de matériaux à recycler.
Mais aujourd'hui des "dépôts sauvages" se multiplient, souligne-t-on de même source, "qu'il va falloir organiser". Par "consigne sauvage", le ministère désigne les automates de dépôt installés sur les parkings de supermarchés où les consommateurs peuvent ramener leurs bouteilles vides en échange d'une rétribution de quelques centimes, sur le modèle de ce qui se passe dans des pays voisins comme l'Allemagne. Dans certaines villes, "cela a conduit certains réseaux parallèles à mener des pillages de poubelles jaunes pour alimenter les automates" relève-t-on de même source.
Dans les pays où elle existe, la consigne permet néanmoins d'augmenter le taux de collecte, reconnaissent les professionnels du secteur. Mais elle aboutit aussi à une augmentation des prix de l'alimentaire, puisque chaque consommateur doit payer une "caution" sur sa bouteille à chaque achat, avant de récupérer quelques centimes en la rapportant dans un automate dédié.