Mieux maîtriser la consommation d'énergie, l'idée durable du CCAS Decazeville (12)

Le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Decazeville propose depuis deux ans aux habitants de participer, gratuitement, à un atelier « écogestes ». Le but est d'apprendre comment consommer mieux et moins. Le souhait du CCAS est de mener une démarche proactive, en allant au-delà des seules campagnes classiques, en accompagnant les personnes en précarité (ou non), de façon vraiment personnalisée, dans une dynamique collective. L'enjeu est de permettre aux participants de faire de réelles économies d'énergie, en adoptant de nouveaux gestes et habitudes, plutôt que de rester passif et attendre la prochaine échéance électrique avec inquiétude.

Ce travail est « la rencontre de deux volontés », explique Catherine Remigy, directrice de développement territorial à EDF. « Car on ne signe pas ce type de convention avec tout le monde ». La volonté du CCAS était de trouver un moyen de traiter les situations de précarité énergétique en profondeur, et sur le long terme. En développant une politique tournée vers la prévention. Le CCAS de Decazeville et EDF Aveyron ont signé une première convention en 2021, renouvelée en janvier 2022.

Un retraité d'EDF, anime bénévolement ces ateliers « écogestes ». La séance d'une demi-journée n'est pas figée. Le but est de faire en sorte que les participants décodent un certain nombre de gestes et pratiques qui vont leur permettre de mieux maîtriser leur consommation. Comme, par exemple, apprendre à utiliser les heures creuses. L'animateur dispose de matériel fournit par EDF : un kit, une brochure et un jeu digital (« mon appartement éco malin ») pour favoriser les activités interactives. Le jeu sert d'accroche. Le kit est offert par EDF aux participants pour mettre en pratique ce qu'ils ont appris lors des ateliers.

Un kit prêt à l'emploi

Ce kit EDF se compose d'une ampoule basse consommation, d’un sablier pour la douche, d'un aérateur de robinet, d'un régulateur de débit de douche, d'un thermomètre. « Cela paraît tout bête mais beaucoup de personnes n'ont pas de thermomètre, or quand on réduit le thermostat de 19 à 18 degrés, l'impact est immédiat : c'est 7 % d'économie sur la facture de chauffage. Le thermomètre permet de bien suivre cela », souligne la directrice du CCAS, Corinne Carrey-Bourrel.

Chacun ne repart pas avec un kit complet, car le CCAS ne dispose que d'une trentaine de kits pour l'année. « Le but n'est d'ailleurs pas de laisser la personne se débrouiller avec tout », pose Catherine Remigy. L'animateur a toute latitude pour cerner le matériel le plus utile à chacun et le distribuer donc en fonction des besoins.

La première convention visait 30 personnes. La convention 2022 est plus large, puisqu'elle s'étend à un public professionnel (le personnel municipal). « On espère toucher les aides à domicile et par leur intermédiaire, atteindre les personnes âgées à domicile », pose la directrice. Le CCAS a également commencé à sensibiliser les personnels (CCAS – Mairie) aux écogestes au bureau. Ces ateliers écogestes peuvent donc évoluer. Et c'est tout l'intérêt de ce partenariat entre les deux organismes.

Premiers objectifs atteints

« On a la chance d'avoir comme animateur bénévole un ancien salarié d'EDF qui est très à l'aise dans cet exercice. On consolide l'organisation au fur et à mesure, mais ce que l'on remarque depuis 2020 que nous travaillons ensemble, c'est qu'il y a une belle dynamique », relève la directrice du CCAS. Le bouche-à-oreille a fait son œuvre et les ateliers touchent un public varié. Plus large que les seules personnes en difficulté. C'est aussi ce qui intéresse le CCAS. Il profite de ces activités pour faire circuler l'information sur tous les dispositifs qui peuvent épauler les propriétaires afin par exemple de lutter contre les passoires thermiques. Ou s'assurer que chacun a compris l'usage des chèques énergie, reçus par les ménages pauvres en avril, et valables un an. « 27 000 chèques énergie ont été distribués en 2020 sur l'Aveyron, avec un taux d'utilisation de 80 %. Cela signifie que 20 % n'ont pas su ou pu les faire valoir ». Il y a donc encore des marges de progrès et matière à continuer à développer ce type d'activités, plaident les protagonistes.