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Emploi - Microcrédit professionnel : accompagnement et suivi sont les clés de la pérennité des activités

Le taux de pérennité à trois ans des activités soutenues par les réseaux du microcrédit professionnel s'élève à 77%, soit 11 points au-dessus de la moyenne nationale, révèle une enquête du Bureau international du travail présentée le 18 juin 2014. Pour les entrepreneurs qui ont bénéficié à la fois d'un accompagnement à la création, d'un financement et d'un suivi postcréation, le taux atteint les 82%.

Taux de pérennité à trois ans, insertion professionnelle, création d'emplois… La plupart des indicateurs concernant l'activité des créateurs d'entreprises ayant bénéficié d'un microcrédit professionnel et de l'accompagnement d'un des cinq réseaux spécialisés* sont au vert ! C'est ce que révèle l'enquête réalisée en 2013 par le Bureau international du travail, en partenariat avec le Commissariat général à la stratégie et à la prospective et la Caisse des Dépôts, présentée le 18 juin 2014.
Cette enquête a été menée auprès de 4.204 entrepreneurs ayant créé ou repris une entreprise en 2010, avec le financement et/ou l'accompagnement de l'un des réseaux associatifs nationaux d'aide à la création en France. Une première puisque, jusqu'à présent, chaque réseau menait sa propre enquête. "C'est la première fois qu'une enquête est réalisée avec un même questionnaire pour les réseaux que nous soutenons", précise ainsi à Localtis Dominique Picard, adjointe au pôle Agir pour l'emploi au département développement économique et économie sociale et solidaire de la Caisse des Dépôts.
Les résultats sont très encourageants. Après trois ans d'activité, le taux de pérennité de ces entreprises créées avec l'aide des réseaux s'établit à 77%, soit largement au-dessus de la moyenne nationale (66%). Ce taux monte même à 82% pour les entrepreneurs qui ont bénéficié à la fois d'un accompagnement à la création, d'un financement et d'un suivi postcréation.
"Ces résultats soulignent le rôle positif des réseaux et de leur travail de sélection, d'expertise et de conseil sur la pérennité des entreprises, y compris auprès d'un public relativement éloigné du marché du travail", précise l'enquête, s'appuyant sur le taux de pérennité des créateurs accompagnés sans emploi au moment de la création, qui s'établit à 75%. "Le fait d'avoir été accompagné participe à la pérennité des entreprises", affirme pour sa part Dominique Picard.

Plus de neuf créateurs sur dix insérés durablement sur le marché du travail

Autre point positif : trois ans après la création d'entreprise, plus de neuf créateurs sur dix sont insérés durablement sur le marché du travail. 77% des créateurs sont toujours en activité et parmi ceux qui ont fermé leur entreprise, 14% sont insérés sur le marché du travail, le plus souvent de manière durable (58% en CDI, 22% en CDD de longue durée). "Le fait d'enclencher ce type de démarches relance les gens de manière positive, détaille Dominique Picard, et comparé au coût d'une personne au chômage, cet accompagnement est beaucoup moins cher : entre 1.250 et 1.900 euros par mois selon les estimations des réseaux."
Enfin, le processus est créateur d'emploi. "Les créateurs, qui assurent d'abord leur propre emploi, créent en moyenne 1,6 emploi salarié en plus", détaille l'enquête. Et les emplois créés sont majoritairement réalisés en CDI (71%). D'après Dominique Picard, le potentiel de créateurs d'entreprises qui pourraient recruter est plus important, "mais il faut les accompagner, d'où l'idée de réfléchir pour répondre au mieux à l'accompagnement postcréation pour aider ces personnes à développer plus d'emploi", signale-t-elle.
Le prêt d'honneur croissance, développé par Initiative France et financé par la Caisse des Dépôts et les collectivités territoriales, va dans ce sens. Il est destiné à aider au développement des entreprises. Les créateurs d'entreprises ont d'ailleurs fait part de leurs attentes en matière de postcréation. Seuls 52% d'entre eux déclarent s'être sentis suffisamment accompagnés après la création, contre 78% au moment de la création ou de la reprise. Et, globalement, 20% des créateurs estiment que l'accompagnement n'a jamais été suffisant. De la même façon, un accompagnement spécifique semble nécessaire pour les publics les plus vulnérables sur le marché du travail, qui sont surreprésentés parmi les créateurs qui ont cessé leur activité et qui sont sans emploi trois ans après la création ou reprise.
L'expérience est globalement jugée positive : 90% des créateurs sont satisfaits de leur expérience. Et même au sein de ceux qui ont cessé leur activité, 49% estiment que l'expérience a été utile pour retrouver un emploi.

Emilie Zapalski

* Adie, France Active, Initiative France, Boutiques de gestion (BGE), Réseau Entreprendre.

 

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