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Tourisme - Meublés touristiques illégaux : Paris passe à l'acte

Il y a quelques mois, Paris durcissait la réglementation destinée à lutter contre les meublés touristiques "clandestins", autrement dit les logements supposés être des locaux d'habitation mais loués en réalité l'essentiel du temps à des touristes, ce qui réduit d'autant l'offre de logements sur la capitale.
Depuis le 20 mai, la ville procède à des contrôles dans près d'une centaine d'immeubles, tous situés dans le quartier du Marais. Près d'une vingtaine d'agents du bureau de protection des locaux d'habitation (rattaché à la direction du logement et de l'habitat) participent à l'opération. Objectif : repérer les propriétaires qui vont au-delà d'une simple location ponctuelle de leur logement et se transforment en loueurs quasi professionnels mais non déclarés. Le choix du Marais (dans le IVe arrondissement) s'explique par le fait que ce quartier est particulièrement touché par ce phénomène et qu'il a vu sa population passer de 42.000 à 37.000 habitants entre 1990 et 2012.
Selon Ian Brossat, l'adjoint à la maire de Paris chargé du logement, la ville procède chaque année à 400 à 500 contrôles et environ 900 dossiers d'infractions seraient en cours d'instruction. Le repérage des contrevenants s'effectue par le biais de "signalements" des voisins, mais aussi par une surveillance des sites de location par internet, du type Airbnb. Les infractions relevées par la ville pouvant faire l'objet d'une transmission au parquet, vingt condamnations ont été prononcées l'an dernier, concernant 56 logements parisiens, pour un montant total de 560.000 euros d'amendes.
Avec cette opération coup de poing, les choses ont changé d'échelle : ce vendredi 22 mai, Ian Brossat a fait savoir qu'en trois jours seulement, 1.868 logements dans 98 immeubles ont été visités et que 101 infractions présumées ont été relevées. "Cela représente un taux d'infraction de 5,5% (...), la pêche a été bonne. C'est une opération utile que nous renouvellerons dans d'autres quartiers", a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant : "Nous avons reçu de nouveaux signalements depuis mercredi. Il y a une exaspération manifeste d'habitants qui voient leur immeuble transformé en hôtel clandestin".