Métiers en tension : l’Etat augmente la prise en charge des Transcos
Afin de répondre aux pénuries de main d'oeuvre, l'Etat décide d'augmenter sa prise en charge dans le cadre des Transitions collectives. Une façon aussi de relancer un dispositif qui a toujours du mal à trouver son public.
Le gouvernement poursuit le renforcement du dispositif de "transitions collectives" ou "Transco" qui a eu bien du mal à décoller. Après avoir étendu le dispositif aux PME de moins de 300 salariés et aux salariés en congé de mobilité (voir notre article du 10 février 2022), le ministère du Travail publie une nouvelle instruction du 18 mars qui vise, cette fois, à améliorer la prise en charge de l’Etat prévue dans le cadre de France Relance. Le ministère entend ainsi "favoriser les parcours de reconversion vers des métiers en tension" qui ont du mal à trouver de la main d’œuvre qualifiée.
Lancées début 2021 en pleine crise sanitaire, les transitions collectives ont été pensées comme une alternative aux plans sociaux ou au licenciements économiques : quand une entreprise rencontre des difficultés, elle peut proposer à des salariés qui le souhaitent une formation à un métier porteur au niveau local. Dans ce cadre, l’Etat prend en charge les salaires (à hauteur de 79,15% de la rémunération brute antérieure), mais aussi les frais pédagogiques des formations dont la durée excède un an ou 1.200 heures, via le FNE-Formation (une enveloppe de 200 millions d’euros a été prévue pour 2022). Ce sont les associations Transitions pro (ATPro) qui servent d’intermédiaire pour les versements des frais pédagogiques et les remboursements. La prise en charge des frais pédagogiques dépend de la taille de l’entreprise. Pour celles de moins de 300 salariés, elle était de 100% avec l'instruction du 7 février 2022 et reste au même niveau, l’entreprise n’a donc rien à débourser. Pour celles de 300 à 1.000 salariés, elle passe de 75% à 90% et pour celles de plus de 1.000 salariés, de 40 à 70%. Ce qui fait que, dans ce dernier cas, le reste à charge de l’entreprise tombe de 60% à 30%. Il s’agit ainsi de "favoriser la prise en charge des parcours de reconversion nécessitant des formations dont la durée excède 12 mois ou 1.200 heures, de nature à mieux répondre aux besoins des entreprises faisant face à des difficultés de recrutement", précise le ministère.
L’instruction vient parallèlement rehausser les prises en charge des parcours de congés-mobilité et les met au même niveau que pour les Transcos classiques : on passe de 40 à 70% pour les entreprises de plus de 1.000 salariés et de 75 à 90% pour celles de 300 à 1000 salariés. Les PME sont là encore intégralement couvertes.
Afin d'aider entreprises et salariés à y voir plus clair, le ministère vient de mettre en ligne un site dédié aux Transco.