Médico-social : une vacance de postes plus marquée dans les services, davantage de rotations dans les établissements

La CNSA a récemment publié une analyse des tensions sur les ressources humaines dans les établissements et services médico-sociaux. Le taux de vacance a "plus que doublé" entre 2017 et 2023, avec des variations non négligeables selon les régions.

Le taux de vacance dans les établissements et services médico-sociaux (ESMS) est "en hausse continue depuis 2017", selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) qui a récemment publié une analyse des tensions sur les ressources humaines dans ce secteur. Ce taux de vacance a "plus que doublé" entre 2017 et 2023, passant de 2,1% à 4,5%, ce phénomène étant plus important dans les services (de l’ordre de 5% dans la majorité des régions) que dans les établissements (autour de 4%). A noter : si le secteur du handicap en général affiche des indicateurs élevés, les établissements et services d’aide par le travail (Esat) se distinguent par un taux moyen plus bas (2,3%). 

Certaines régions sont très largement au-dessus, à l’instar de la Guyane (plus de 20%) et de l’Ile-de-France (7% dans les établissements et 13% dans les services). Selon la CNSA, "un taux de vacance de postes élevé suggère un temps de recrutement long qui peut être lié à des choix internes, notamment financiers, ou au manque d’attractivité des métiers du secteur médico-social", contraignant les ESMS à recourir à l’intérim pour éviter des prises en charge dégradées. 

Par ailleurs, le taux de rotation dans les ESMS (c’est-à-dire la part du personnel renouvelée chaque année) "a significativement augmenté, passant de 19,4% à 24,4%" entre 2018 et 2023. Ce taux est plus faible dans les services (15% dans les services pour personnes en situation de handicap et 20% dans les services à la fois Ssiad et Saas) que dans les établissements (26% dans les Ehpad et 35% dans les établissements pour adultes handicapés hors Esat). 

Enfin, le taux d’absentéisme dans les ESMS, qui avait fortement augmenté en 2020 au moment de la crise sanitaire (atteignant presque 13%), est revenu en 2023 à son niveau pré-Covid de 11,5%. Dans les établissements, ce taux varie de 8 à 16% selon les régions. Quant aux services, les difficultés sont surtout marquées en outre-mer et plus précisément en Guyane, à la Réunion et en Guadeloupe. 

Si la part d’intérim dans les ESMS n’est pas mise en évidence dans ces données, la part des CDD de remplacement dans les embauches est jugée "contenue" alors qu’elle s’élevait à 62% en 2023, avec une légère baisse depuis 2017. 

 

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