Maintes fois annoncé, le plan Eau va être présenté ce 30 mars
Annoncé pour la fin de l’année dernière, ou au plus tard début 2023 (voir notre article du 29 septembre 2022), prévu pour le 26 janvier puis finalement reporté (voir notre article du 30 janvier), le plan Eau va finalement être dévoilé ce 30 mars. Et c’est le président de la République lui-même qui le présentera, au cours d’un déplacement à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), sur les rives du lac artificiel de Serre-Ponçon - pour la construction du barrage de retenue d’eau, le village de Savines avait été entièrement détruit pour être reconstruit. "Le plus grand réservoir d’eau douce d’Europe de l’ouest, qui sert aux loisirs, à la production d’électricité, à l’irrigation agricole… et incarne le partage de l’eau", souligne-t-on à l’Élysée. Un lac qui constitue "un réservoir de 1,2 milliard de m3, les Français en consommant plus de trois fois l’équivalent chaque année – 4,1 milliards de m3", est-il encore précisé.
Le plan comprendra une cinquantaine de mesures. Dans son discours, le président de la République se focalisera sur les questions de la réutilisation des eaux usées, des fuites, du prix et du partage de l’eau. "Tous les secteurs seront mobilisés : industrie, agriculture, énergie, tourisme et loisirs…", précise l’Élysée, qui espère au-delà "la mobilisation de tous les Français", avec la même réussite que celle emportée en matière de sobriété énergétique. Si la question des compétences en matière d’eau ne devrait pas être évoquée, l’Élysée insiste sur la nécessité "de travailler en lien avec les élus et les collectivités territoriales", en citant notamment l’investissement dans le renouvellement des réseaux.
Après la sécheresse de l’été 2022, qui s'est prolongée cet hiver - la France a connu en février dernier un record de 32 jours sans pluie (voir notre article du 27 février) –, les attentes se sont renforcées. Outre "la planification à horizon 2030", le plan devra ainsi également répondre aux enjeux de l’été prochain, qui s’annonce d’ores et déjà brûlant – sans parler de la polémique sur les "méga-bassines" qui a conduit aux événements violents de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. À ce jour, répondant à l’invitation du gouvernement (voir notre article du 3 mars), les préfets d’une trentaine de départements ont pris des arrêtés "sécheresse". Si la plupart n’en sont encore (déjà !) qu’au stade de la vigilance, certains territoires de la Somme, des Yvelines, des Deux-Sèvres, de l’Ain, de la Drôme, de l’Isère, des Alpes de Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône sont en état d’alerte, d’autres de la Somme, de l’Ain, de l’Aude et des Pyrénées-orientales sont en état d’alerte renforcée et trois territoires des Bouches-du-Rhône sont déjà en état de crise.