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Environnement / Transports - Lutte contre la pollution : Paris et l'Ile-de-France repartent à l'offensive

La lutte contre la pollution était le 19 mai au programme du premier Conseil de Paris présidé par Anne Hidalgo. La nouvelle maire de la capitale a dit sa volonté de "permettre à Paris de sortir définitivement du diesel à l'horizon 2020". Au programme, le développement des transports en commun, l'instauration de mesures d'urgence en liaison avec le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) - l'autorité organisatrice des transports franciliens -, et la préfecture de police, et la mise en place "au cours des prochains mois d'un plan d'action destiné à réduire la circulation des véhicules les plus polluants". L'ancienne ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file de l'opposition au Conseil, a invité la ville de Paris à "sortir de (ses) postures", et à mettre en place au plus vite une "zone d'action prioritaire pour l'air" (Zapa) permettant de restreindre la circulation pour les véhicules les plus polluants. "Contrairement à ce que vous dites la Zapa est prête (...) On peut la mettre en place sans attendre", a souligné la conseillère de Paris, qui avait porté le dispositif sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
"Vous avez inutilement fait le procès de la municipalité", c'est "l'échec collectif des gouvernements depuis trente ans qui a favorisé le diesel", lui a répondu Christophe Najdovski, qui a porté le voeu sur la lutte contre la pollution. Selon l'adjoint EELV aux Transports, citant une étude d'Airparif de novembre 2012, "dans sa forme actuelle le projet Zapa ne permet pas d'atteindre les objectifs" visés. "Il n'y a pas d'équilibre entre les efforts à fournir et les gains espérés".
Le jour même où la municipalité de Paris dévoilait ses orientations antipollution, la RATP et le Stif annonçaient une accélération du programme de remplacement de bus diesel par des bus hybrides (diesel-électrique). "Les derniers pics de pollution (en région parisienne) ont beaucoup marqué les esprits et ont permis d'accélérer le programme" de modernisation du parc autobus, a déclaré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France et du Stif lors d'une visite à un centre de maintenance de la RATP en Seine-Saint-Denis. "Depuis le 1er janvier il n'y a plus aucune commande de bus qui soient des bus diesel pur", a affirmé pour sa part le patron de la RATP Pierre Mongin.
Quelques dizaines d'autobus diesel déjà commandés doivent encore être livrés à la RATP, ce qui avait provoqué une polémique entre la socialiste Anne Hidalgo et les Verts lors de la campagne pour les élections municipales à Paris. "On est dans une phase de transition énergétique", a affirmé Pierre Mongin, soulignant que la RATP, qui a déjà déployé 46 bus hybrides sur son réseau, entend en acquérir environ 600 d'ici la mi-2016.
Les bus hybrides, qui ont fait jusqu'à présent l'objet de tests sur plusieurs lignes, disposent d'un système de double motorisation diesel et électrique. Ces bus, 60% plus chers, sont beaucoup plus silencieux et permettent une économie de carburant de 20 à 30%, selon les modèles, a indiqué Pierre Mongin.
L'objectif de la RATP, assistée financièrement par le Stif, est d'accélérer le développement de nouvelles technologies pour permettre la mise en place, dans une dizaine d'années, d'un réseau de bus 100% vert à Paris, électrique à 80%, et fonctionnant au biogaz pour le reste. "On peut imaginer en 2025 d'avoir un parc qui soit 100% électrique" ou roulant au biogaz, selon Pierre Mongin. "A plus court terme, fin 2016, nous aurons réduit de 50% les émissions de particules dans notre parc de bus sur l'Ile-de-France", a-t-il assuré.