L’USH attend le retour de l’État et d’un gouvernement "viable"

Lors de sa cérémonie de vœux pour l’année 2025, Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, a déclaré attendre avec impatience "le retour de l’État" et d’un gouvernement "viable" pour installer un dialogue de qualité et répondre aux enjeux vertigineux du logement. 

C’est dans les locaux combles de l’Union sociale pour l’habitat, rue Lord Byron (8e arrondissement de Paris), qu’Emmanuelle Cosse avait rassemblé acteurs et soutiens du mouvement HLM pour ses vœux 2025. Avant toute chose, et devant Nizar Assani Hanaffi, président du Cral (comité régional d'Action logement) de Mayotte, la présidente de l’USH a affirmé le plein engagement des fédérations et organismes de logement social pour "répondre à l’urgence d’abord et à la reconstruction ensuite", après l’un des événements climatiques "les plus violents de l’Histoire française, dans l’un des territoires les plus en fragilité de notre pays".

Forte de la confiance renouvelée du mouvement HLM pour quatre ans, la présidente de l’USH a indiqué aborder ce second mandat avec l’énergie et la combativité qu’on lui connaît. "Je vais poursuivre avec le nouveau gouvernement, les discussions et les négociations pour que le logement social retrouve les moyens de ses missions. Nous avons hâte d’entamer un dialogue constructif avec François Rebsamen, Valérie Létard, Éric Lombard et Juliette Méadel." 

Devant Olivier Sichel, désormais directeur général de la Caisse des Dépôts, à qui elle a adressé ses vœux de pleine réussite, Emmanuelle Cosse a terminé ces saluts ministériels en déclarant qu’Éric Lombard, aujourd'hui parti au ministère de l’Économie, fut pour le logement social "un partenaire de premier ordre, un expert de notre secteur qui a toujours su, dans sa fonction de directeur général de la Caisse des Dépôts, trouver les équilibres nécessaires au modèle HLM français et le défendre."

Le mouvement HLM appelle à des engagements concrets

L’ancienne ministre a déploré "la faiblesse et l’absence de crédibilité" de la parole et de la signature de l’État, faisant référence à l’accord sur la décentralisation signé en octobre 2023 avec Patrice Vergriete et Christophe Béchu, "qui n’a pas duré trois mois", ou encore aux crédits gelés unilatéralement par Bercy (50 millions d’euros pour le budget de l’Anru 2024, 250 millions pour l’enveloppe de rénovation en 2024…). "Nous avons donc besoin urgemment d’un État pilote, d’un État stratège, d’un État financeur, d’un État qui voit plus loin qu’une demi-annuité budgétaire."

Si Emmanuelle Cosse reconnaît à Valérie Létard la volonté de redonner aux bailleurs sociaux de quoi agir mieux et plus vite, les mesures enclenchées (à l’instar de la baisse de la RLS) n’ont pas été confirmées par la déclaration de politique générale "très… générale" de François Bayrou, réalisée quelques heures plus tôt. "Nous tablons également sur une décision favorable du ministre de l’Économie pour une baisse significative du taux du livret A. Mais ces quelques évolutions positives attendues ne peuvent s’accompagner de nouvelles contraintes. Comme d’autres secteurs économiques, nous n’en pouvons plus d’un État toujours plus faible, mais toujours plus contraignant. Le tout porté par des discours qui ne parlent que de simplifications mais qui inventent chaque jour des évolutions réglementaires nouvelles."

› Une année chargée pour l’USH

La présidente de l’USH a annoncé que le thème du Congrès HLM qui se tiendra à Paris du 23 au 25 septembre prochain sera : "Les qualités du logement social". Le calendrier de l’Union compte par ailleurs un nouvel événement, qui aura lieu tous les ans au printemps en vue de présenter l’état du logement social. Ce rendez-vous en région se déroulera cette année le 27 mai à Nancy. Enfin, Emmanuelle Cosse souhaite lancer cette année un travail en direction des métropoles pour partager avec elles des solutions en matière de logement.

› 86.000 agréments en 2024

Dans le marasme qui touche le secteur de l’immobilier, les HLM ont résisté malgré tout : le nombre d’agréments est plus positif que ce que le craignait l’USH, en s’établissant sans doute autour de 86.000. Toutefois, dans le même temps, 157.000 nouveaux ménages demandeurs seraient comptabilisés en 2024, avec une file d’attente s’allongeant donc à plus de 2.760.000  demandeurs. "Face à cela, 2024 n’aura pas inversé la tendance. Seulement 380.000 attributions de logements sociaux ont pu être réalisées", a souligné Emmanuelle Cosse.

 

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