Infrastructures - L'Union européenne se tourne vers le marché obligataire pour financer ses grands projets
Entre 1.500 et 2.000 milliards d'euros sont nécessaires d'ici à 2020 pour moderniser les réseaux de transport transeuropéens, de l'énergie et des télécoms. Comment trouver une telle somme en période de vaches maigres ? Alors que, depuis la crise, les banques se montrent méfiantes, et que les Etats sont contraints à une cure d'amincissement, l'Union européenne souhaite se tourner vers les emprunts obligataires privés. Pour en arrêter les modalités, elle a lancé, lundi 28 février, une consultation publique intitulée "emprunts obligataires Europe 2020". "Nous avons besoin de trouver des moyens intelligents pour financer des projets d'un grand intérêt public", a déclaré le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, lors d'une conférence de presse, lundi. L'idée est d'aider les entreprises privées porteuses de projets à attirer les investisseurs présents sur les marchés des capitaux. Concrètement, la Commission et la Banque européenne d'investissement absorberaient une partie du risque inhérent aux projets, soit sous forme de garantie soit sous forme de prêts. Ce qui permettrait d'améliorer la notation de la dette du porteur de projet. "Les emprunts obligataires pour le financement de projets pourraient être un moyen d'inciter d'autres investisseurs, tels que les fonds de pension et les entreprises d'assurance, à apporter des capitaux et compléter de manière intéressante les financements traditionnels", a expliqué Philippe Maystadt, le président de la BEI, selon un communiqué de la Commission.
La consultation est ouverte jusqu'au 2 mai 2011. La Commission organisera une conférence le 11 avril et devrait présenter sa proposition début juin. Les premiers emprunts pourraient voir le jour en 2014.