L’UE veut se doter d’un "Erasmus" pour les jeunes décrocheurs

Alma. C’est le nom du nouveau programme européen présenté par Ursula von der Leyen, mercredi 15 septembre, lors de son deuxième discours sur l’état de l’Union prononcé au Parlement européen. Un programme destiné aux jeunes "qui tombent entre les mailles du filet", a-t-elle dit, ceux que l’on affuble dans le jargon européen du sobriquet de "Neet" (sans emploi, ni formation). Il "offrira à ces jeunes la possibilité d’une expérience professionnelle temporaire dans un autre État membre", sur le modèle d’Erasmus, a-t-elle expliqué, ajoutant vouloir faire de 2022 "l’année européenne de la jeunesse". Un nom – Alma - qui fait écho au fil rouge du discours de la présidente de la Commission intitulé "Renforcer l’âme de notre Union". De ce discours, on retiendra aussi l’annonce "avant la fin de l’année" d’une proposition de loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. "Il s’agit de faire respecter la dignité de chaque personne, et de justice. Car voilà l’âme de l’Europe. Nous devons la renforcer", a-t-elle appuyé. En matière de souveraineté technologique, une loi sur les semi-conducteurs sera proposée pour "coordonner les investissements de l’UE et des États membres sur l’ensemble de la chaîne de valeur". Difficile aussi d’éluder le contexte sanitaire et les nombreuses critiques à l'encontre de l’UE dans la gestion de la crise : une nouvelle autorité européenne de préparation et d’intervention en cas d’urgence sanitaire baptisée Hera (Health Emergency Response Authority) va être créée. L’enjeu : "réagir plus rapidement et mieux aux futures menaces sanitaires". Installée dans les locaux de la Commission, elle sera dotée de 6 milliards d’euros pour six ans et entrera en service dès le début 2022, a-t-on appris, jeudi. La présidente de l’exécutif européen a aussi annoncé le lancement d’un nouvelle "mission de préparation et de résilience sanitaire à l'échelle de toute l'Union" qui bénéficiera d’un appui de "l’équipe Europe" à hauteur de 50 milliards d’investissements d’ici 2027. Ursula von der Leyen maintient par ailleurs le cap de son "Pacte vert", avec l’objectif d’une réduction des émissions d’au moins 55% à l’horizon 2030. Une rallonge de 4 milliards d’euros viendra financer l’action climatique jusqu’en 2027, a-t-elle promis, annonçant aussi le doublement du financement extérieur pour la biodiversité.
Autres sujets abordés dans ce discours : l’Europe de la défense (avec un sommet sous présidence française au premier semestre 2022), l’État de droit, la lutte contre le travail forcé, la réforme des règles budgétaires…