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Investissements - L'UE lève tous les obstacles à la mise en œuvre du plan Juncker

Mis sur la table en janvier, le plan a été définitivement adopté en juin. S'il suscite beaucoup d'attentes au plan local, son efficacité devra être jugée sur pièce. Réponse à partir de septembre.

A l'heure où l'avenir de la zone euro est incertain, secoué par l'insoluble crise grecque, celui du plan Juncker se matérialise. Après les pays de l'Ouest, les capitales de l'Est décident elles aussi de jouer le jeu de ce programme d'investissement fondé sur des participations privées et des garanties publiques. Le 30 juin, la Bulgarie est devenue le huitième Etat à s'impliquer dans le plan Juncker, en lui réservant 100 millions d'euros de cofinancements.
L'ensemble de cet édifice, bâti sur 21 milliards d'euros de garanties servant à appâter les investisseurs privés (fonds de pension, assureurs, etc.) sera pleinement opérationnel en septembre, puisque le Parlement européen a fini par donner son feu vert le 24 juin. Jusqu'au bout, celui-ci a cherché à diminuer l'impact du plan sur le budget européen, sans grand succès. Au final, 5 milliards d'euros (contre 6 milliards initialement) seront tout de même prélevés sur les crédits de recherche H2020 et de financement des infrastructures, pour alimenter la garantie européenne gérée par la BEI.
De plus en plus, le programme de relance de l'UE est perçu comme un sas de rattrapage pour les projets délaissés par le mécanisme d'interconnexion. "Je crois qu'il faut réorienter la recherche de financements vers le plan Juncker", estime l'eurodéputé PS Jean-Paul Denanot à propos du barreau LGV Poitiers-Limoges. Pour le moment, la Commission exclut en effet de financer les études du projet.
Prévu pour trois ans, le plan Juncker est également décrit comme un moyen de réformer la BEI, en l'incitant à prendre davantage de risques. D'autres, au contraire, s'attendent à ce que la doctrine du "business as usual" persiste. "Le président Juncker a promis de cibler les investissements dans les secteurs durables, mais dans le texte approuvé, rien n'offre cette garantie", estime Xavier Sol, directeur de l'ONG Counter Balance à Bruxelles.
Concernant la répartition des investissements privés et publics, l'UE promet d'orienter 75 milliards d'euros vers les PME, sur les 315 milliards attendus.