transports - Livre blanc pour une mobilité durable
L'association Transport, développement, intermodalité, environnement (TDIE) a rédigé sur la politique des transports en France un livre blanc qu'elle va soumettre aux candidats et aux formations politiques dans la perspective de l'élection présidentielle et des élections législatives.
En 30 ans, dans notre pays, la mobilité des voyageurs a doublé, le trafic de fret a enregistré une croissance de 50%. La valeur ajoutée du secteur des transports représente 243 milliards d'euros, soit 6,2% du PIB, et plus d'un million d'emplois directs. Ces chiffres prouvent à eux seuls, s'il le fallait, l'importance de cette activité dans notre pays. Raison de plus pour TDIE, qui y consacre son énergie depuis 2001, d'élaborer un livre blanc, une "plateforme de propositions", au moment où la France s'apprête à élire un nouveau président de la République et à renouveler ses parlementaires. "Nous espérons qu'ils s'approprieront ces propositions, dans l'intérêt des acteurs du monde des transports et des citoyens", a déclaré Philippe Duron, coprésident de l'association, le 30 janvier à Paris, lors de la présentation de ce "credo" qui ne manque pas de souffle.
Tous les grands enjeux y sont traités : le financement des infrastructures, la valorisation de l'activité portuaire, comment concilier mobilité et environnement, articulation entre les rôles de l'Etat et des collectivités territoriales, concertation autour des projets d'intérêt local... Le premier n'est pas le moindre. Comme l'a rappelé Michel Bouvard, coprésident de TDIE, l'Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf) ne dispose pas d'un budget suffisant pour financer tous les chantiers qui seront engagés d'ici à 2012. Plusieurs mesures sont indispensables pour lui permettre de jouer son rôle, à commencer par un contrat de projet aux termes duquel l'Etat s'engagerait sur des modalités de financement.
Les collectivités au coeur du livre blanc
L'association a le mal de mer lorsqu'elle constate que "les ports français n'ont pas la place qu'ils devraient avoir", d'où la nécessité d'une "loi de programmation définissant une stratégie portuaire nationale". De même, pour que mobilité et protection de l'environnement s'harmonisent, TDIE suggère que le futur gouvernement adopte avant la fin de l'année, via un livre blanc rendu public, des mesures ambitieuses. Parmi celles-ci, davantage d'instruments financiers accordés aux collectivités territoriales (péages urbains, taxes foncières, couplages aménagement urbain/transports collectifs) "pour qu'elles puissent réaliser leurs projets de façon plus économe en énergie et en mobilité".
Les collectivités territoriales et locales sont évidemment au cœur du livre blanc de TDIE. Ainsi, l'association préconise-t-elle de trouver un équilibre entre "action territoriale et rôle de l'Etat, qui reste garant des grands schémas nationaux". Elle estime également souhaitable d'appliquer aux projets d'intérêt local, "en plus léger", la démarche de concertation mise en place par la loi Démocratie de proximité de 2002 pour les grands projets structurants.
La vie - citoyenne et économique - ne se joue-t-elle pas aussi à l'écart des autoroutes et des lignes à grande vitesse ?
Patrick Coudreau