Infrastructures - L'Isère publie un guide original sur l'impact environnemental des routes

Dans le cadre de son Agenda 21, le conseil général de l'Isère entend promouvoir la haute qualité environnementale pour son réseau routier, qui s'étend sur plus de 5.100 kilomètres. Pour présenter les actions qu'il souhaite entreprendre sur le thème de la route durable, il vient d'éditer une brochure pratique destinée à la fois à ses agents et aux usagers. Réalisé par deux services de la collectivité, celui de l’environnement et des routes, ce guide se distingue par son approche concrète et sans langue de bois. Et décline le fait que "la route peut devenir vecteur de biodiversité", en faisant d’abord le point sur les impacts des routes sur l’environnement, tant lors de leur création que durant l’exploitation et l’entretien de ces infrastructures. Avant les travaux, une réflexion sur les alternatives à la route, des études préalables associant un biologiste et un diagnostic faune-flore lisible de tous doivent être mis en œuvre. Des étapes essentielles sont détaillées comme la concertation avec les associations locales et la prise en compte de la continuité des paysages et corridors biologiques - un point sur lequel ce conseil général a développé des outils d’accompagnement. Durant les travaux, la réalisation de bassins de décantation doit se faire sans impact négatif sur la faune. Le document rappelle d’ailleurs qu’en Isère, il a été possible de transformer ces bassins en véritables refuges de biodiversité. Ces bassins posent un autre problème : ils constituent des pièges pour les animaux qui y sont attirés. Plusieurs solutions très concrètes sont donc listées pour y remédier. Selon ce que prévoient l’étude d’impact propre à la nouvelle voirie et les mesures compensatoires qui l'accompagnent, les paysages en bordure peuvent aussi être améliorés en privilégiant des essences d’arbres locaux et des méthodes d’entretien respectueuses de l'environnement. A l’image de ce que le conseil général de l'Isère met en pratique, il est par exemple possible de réduire drastiquement l’usage des désherbants chimiques. Les plantes envahissantes proliférant généralement sur les routes nouvellement construites, un patient et complexe travail de végétalisation et de prévention s’impose. Par ailleurs, le choix du revêtement peut permettre de limiter les impacts environnementaux, en intégrant de bonnes pratiques et en optant pour certains types d’enrobés. Illustrations à l’appui, la brochure précise également comment intégrer dans la conception de l’ouvrage des aménagements spécifiques de type "ponts vivants", qui permettent la colonisation et le passage de la faune. Enfin, la gestion des déchets de bords de route, la pollution lumineuse, le retrait des panneaux publicitaires illégaux, la bonne gestion des filets anti-éboulement et des murs anti-bruit, les actions d’identification des animaux écrasés, de coupe des arbres dangereux et la limitation de l’usage du sel sont aussi détaillés dans ce guide pratique qui pourra inspirer d’autres collectivités. 
 

Morgan Boëdec / Victoires éditions