À Lille, une centrale solaire mobile va alimenter une résidence HLM
Inaugurée ce 27 mai à Lille, une centrale solaire mobile installée sur une friche va fournir directement en énergie renouvelable les parties communes d'une résidence de 156 logements sociaux située à quelques mètres. Présentée comme une première en France, la centrale solaire, opérationnelle depuis le 23 mai, occupe une parcelle de 500 m2 sur d'anciens terrains sportifs appartenant à la SNCF. Elle sera exploitée jusqu'en juin 2026 et présente l'avantage d'être déplaçable à tout moment vers d'autres sites à valoriser. Ce type de centrale permet d'utiliser "des sites qui ont une vocation à muter" dans un "horizon temporel incertain" pour produire de l'électricité décarbonée, explique Loris Poidvin, directeur du développement et du patrimoine d'ICF Habitat Nord-Est, le bailleur social qui la loue. D'autant qu'une installation directement sur les toits des immeubles "aurait nécessité des renforcements structurels".
Ce projet "a la particularité de permettre de produire et de consommer directement sur place", sans intermédiaire, une "autoconsommation collective" mobile pionnière selon Quentin Bocquet, président d'Enercoop Hauts-de-France. Les espaces communs, "ventilation, éclairage, ascenseurs", consomment à peu près "74 MWh dans l'année" et la centrale produit "58 MWh dans l'année", détaille Pierre Gouëllo, responsable énergie au sein d'Enercoop. "La résidence va consommer à peu près 30 MWh provenant de la centrale photovoltaïque et il y aura 28 MWh qui partiront dans le réseau public d'électricité", ajoute-t-il. Le produit de la vente de ce surplus d'électricité contribuera à couvrir une partie des frais de location de la centrale pris en charge par le bailleur.
Avec cette centrale, "on a l'équivalent d'électricité pour environ 11 logements" pour une année "et un évitement d'émissions de gaz à effet de serre qui correspond à plus d'un aller-retour Paris-New York", se réjouit Audrey Linkenheld, conseillère municipale de Lille, détaillant un investissement de presque 200.000 euros, dont près de 85.000 euros apportés par la région Hauts-de-France, 46.000 euros par Enercoop Hauts-de-France, 39.000 euros par SNCF Immobilier et 15.000 euros par la ville de Lille et la métropole.
