L’Ile-sur-la-Sorgue : attractive, d’abord pour ses habitants (84)

« L’identité d’une commune, c’est son centre-ville et il faut rester vigilant afin d’entretenir sa dynamique d’attractivité, en maintenant des services et des commerces qui répondent aux besoins quotidiens des habitants ». Le maire de L’Isle-sur-la-Sorgue, Pierre Gonzalvez, ne veut pas que la commune, très prisée des touristes, devienne une sorte de parc d’attractions. « La ville appartient d’abord à ses habitants », martèle-t-il. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de pôle culturel de l’îlot de La Tour d’Argent, situé dans l’hyper centre. Un foncier de 2 500 m² au sol détenu en partie par la ville.

L’îlot, en cours de réhabilitation, va accueillir plusieurs types d’activités et de services. Dès l’achèvement des travaux, prévu en 2023, un cinéma multiplex diffusera dans trois salles de 200, 100 et 70 places, des films grand public et d’art et d’essai. Ouvriront également un café culturel et un lieu d’accueil des créateurs d’entreprise dans les domaines du numérique, de la culture et du patrimoine à mi-chemin entre l’incubateur et l’espace de coworking. Enfin, les commerces présents, y compris de bouche, seront maintenus.

Un site classé

« Ce projet de pôle culturel représente un travail de plus de dix ans », souligne le maire. Des négociations avec chaque propriétaire des lots ont permis de procéder à un remembrement du foncier, indispensable au lancement du projet. « Chaque bâti de l’îlot a été étudié et a donné lieu à un rapport remis à la Direction régionale des affaires culturelles et aux architectes des bâtiments de France. La connaissance de leur histoire et des modifications architecturales portées au fil du temps a orienté nos décisions de restauration. Nous avons choisi nous rapprocher de la forme originelle des bâtiments au moment de leur construction. » Les études effectuées par la direction du patrimoine de la commune ont permis de classer la Tour d’Argent aux Monuments historiques et l’ensemble de l’îlot en site patrimonial remarquable (SPR).

Une gestion différenciée

La maîtrise d’ouvrage du projet est assurée par la direction des services techniques, en association avec la direction générale adjointe de la commune, tandis que la maîtrise d’œuvre est prise en main par l’opérateur en charge de la réhabilitation de la tour. Ce dernier coordonne les travaux sur l’ensemble de l’îlot.

La gestion des équipements du pôle sera assurée de façon différenciée. Celle du cinéma est confiée à l’exploitant qui a remporté l’appel à projet et signé avec la ville, propriétaire des locaux, un bail commercial. Idem pour les commerces et le café culturel, qui seront gérés par les détenteurs des fonds de commerces cédés par la ville. Quant à l’espace consacré aux entrepreneurs, il sera pris en charge par les services de la commune. Enfin, la modalité de gestion de la Tour d’Argent est actuellement à l’étude, pour trouver la solution la plus appropriée.

Un projet structurant complémentaire

Bien que pensé plusieurs années avant l’avènement du programme Petites villes de demain (PVD), « le pôle culturel est au cœur de sa philosophie », nous dit le maire. Ce projet structurant promeut en effet la centralité et la diversité de l’offre commerciale et de services. « Le projet de création d’un pôle culturel épouse pleinement les objectifs et ambitions du programme Petites villes de demain. » Les études pré-opérationnelles de PVD et son plan d’investissement, soutenus par la Banque des Territoires, permettent d’imaginer que le réaménagement complet de la place sera intégré au programme. Jouxtant le cinéma, elle fait office aujourd’hui de parking. À l’avenir, elle pourrait devenir un lieu accueillant, dans le prolongement du pôle culturel.

Un tel projet au cœur du programme PVD devrait redynamiser l’attractivité. Les capacités d’accueil, avec notamment l’aménagement de parkings et de chemins d’accès au centre-ville, permettront d’« offrir aux usagers un pack de distraction et de loisirs qui assureront tout au long de l’année une activité aux commerçants », conclut le maire, Pierre Gonzalvez.