Environnement - L'Ile-de-France adopte son plan de gestion des déchets de chantier
Le conseil régional d'Ile-de-France a adopté le 18 juin, à l'unanimité des groupes politiques, son plan de prévention et de gestion des déchets issus de chantiers du bâtiment et de travaux publics (Predec) à l'horizon 2026. Ce plan, conçu notamment en vue des travaux du Grand Paris (logements et transports), a été validé dans la foulée par le préfet de la région et devient donc opérationnel. L'élaboration du Predec aura pris deux ans de concertation avec les élus locaux et les entreprises. Seule région française aujourd'hui compétente en matière de planification de la prévention et de la gestion des déchets du BTP, l'Ile-de-France doit anticiper une forte augmentation de son gisement de déchets inertesqui devrait passer de 27 millions de tonnes en 2012 à plus de 43 millions en 2026.
La mesure la plus concrète du Predec est l'entrée en vigueur d'un moratoire pour la Seine-et-Marne, qui accueille 80% des déchets de la région et qui s'inquiétait vivement de l'impact des déchets du supermétro du Grand Paris : aucun projet d'extension ou de création de lieu de stockage ne peut désormais être autorisé pendant une durée de 3 ans. Cela bloque de fait les trois demandes actuellement sur le bureau du préfet du département pour créer une installation de stockage de déchets inertes (ISDI). A l'expiration du moratoire, "de nouvelles capacités de stockage ne pourront être autorisées que dans le respect d'un plafond de 4 millions de tonnes par an pour le reste de la durée du plan", selon le document.
L'autre point "révolutionnaire" du Predec, selon Corinne Rufet, la vice-présidente de la région chargée de l'Environnement (EELV), est que "les départements de la petite couronne ne pourront envoyer leurs déchets que dans un département de grande couronne dont ils sont limitrophes", "en conséquence, les Hauts-de-Seine ne pourront plus envoyer leurs déchets en Seine-et-Marne". Pour l'élue, "la grande victoire de ce plan est que tous les élus de l'Ile-de-France sont d'accord pour soulager la Seine-et-Marne, on est sorti du 'pas dans mon jardin' pour réfléchir à l'échelle du territoire régional". Dans un communiqué, le président UMP du Conseil départemental de Seine-et-Marne Jean-Jacques Barbaux s'est félicité que "la voix du département ait été enfin entendue sur ce dossier si sensible". Il a rappelé que "les élus seine-et-marnais se battent depuis de longues années pour que la Seine-et-Marne ne soit plus la poubelle de l'Ile-de-France".
Le Predec donne aussi des objectifs de diminution de production de déchets, de réemploi (construction de route, comblement de carrières) et de recyclage. Il aborde aussi la question des transports pour développer le fret fluvial et ferroviaire ; ou encore de l'inclusion dans les appels d'offres d'une proportion des matériaux recyclés.