L'IGN lance un appel à participation pour trois géocommuns
La fabrique des géocommuns initiée par l’IGN passe désormais aux travaux pratiques. L'Institut lance un appel à partenaires pour participer à l’élaboration de géocommuns autour des vues immersives, des bâtiments et de la réglementation forestière.
Un an après avoir lancé sa "fabrique des géocommuns", sorte de "wikipédia de la carte", l’IGN lance un appel à partenaires sur trois thématiques : les vues immersives, les bâtiments et la forêt.
Le principe des géocommuns est de s’appuyer sur des communautés d’acteurs publics, privés ou associatifs pour coproduire des géodonnées d’intérêt national à forte valeur ajoutée. Les projets soutenus par l’IGN et l’ANCT reprennent le modèle des startup d'Etat, appliqué notamment à la base adresse nationale (BAN) où il s’agit d’outiller les communes pour leur permettre de créer, mettre à jour et publier dans la BAN leur base adresse locale. Porté par des entrepreneurs d’intérêt général financés par l’Etat, chaque défi suit la méthodologie élaborée par Etalab.
Inventorier le mobilier urbain
Le premier chantier porte sur les "vues immersives", alternatives aux "streetview" de Google, Meta ou Apple dont la caractéristique est d’être "fermées" et de dépendre du bon vouloir des Gafam pour leur mise à jour. Le projet, baptisé Panoramax, ambitionne de répondre au besoin de nombreux acteurs "d’actualiser en permanence l’inventaire du patrimoine mobilier urbain et des voiries : panneaux, poteaux, affleurants, équipements, pistes cyclables, trottoirs etc.". La phase d’investigation, aujourd’hui terminée, a permis d’identifier des contributeurs et utilisateurs potentiels au premier rang desquels les collectivités et les gestionnaires de réseaux. La startup d’Etat va créer une boite à outils pour alimenter, gérer et partager les photos de Panoramax. Elle va aussi travailler sur la standardisation des données, leur anonymisation (floutage des véhicules ou des personnes) et leur diffusion par API.
Un identifiant unique pour les bâtiments
Le second projet, BatID, associe l’Ademe et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Son ambition est de créer un "référentiel national des bâtiments" mis à disposition des acteurs publics comme privés. Ses initiateurs partent du constat que "le concept de bâtiment ne fait pas consensus", chaque acteur travaillant "en silo" avec sa propre vision du bâtiment. Certains bâtiments sont rattachés dans leur base de données à une adresse, d’autres à un logement, d’autres encore à une parcelle cadastrale. Or cette donnée est indispensable au pilotage des politiques publiques et plus particulièrement à la rénovation énergétique des bâtiments. L’objectif de BatID est de doter chaque bâtiment d’un "identifiant unique" et de faire en sorte que l’alimentation du référentiel national s’appuie sur "les processus administratifs existants". Les porteurs de projet recherchent aujourd’hui des partenaires publics et privés pour mener des expérimentations afin "d’embarquer les acteurs, de démontrer les usages" et de "co-construire une gouvernance".
Favoriser le débroussaillage
Le sujet forêt est pour sa part en phase "d’exploration" sous deux angles complémentaires. Le premier vise à faciliter l’accès aux réglementations forestières aujourd’hui dispersées. Le second porte sur le respect des obligations des propriétaires forestiers en matière de débroussaillage afin de limiter l’impact des feux de forêt.
Tous ces projets sont répertoriés sur le site de la fabrique des géocommuns sur lequel collectivités, associations ou acteurs privés peuvent proposer leur contribution. Le dispositif fera par ailleurs l’objet d’une présentation associant l’ensemble des partenaires le 17 janvier 2023 au Liberté Living-Lab (Paris).