Urbanisme - L'Europe des villes au centre de la prochaine Rencontre nationale des agences d'urbanisme
Le 4 novembre, André Rossinot, président de la communauté urbaine du Grand Nancy et de la Fédération nationale des agences d'urbanisme (Fnau), a présenté le programme de la prochaine Rencontre nationale de ces agences. Originalité de cette trentième édition : l'événement va s'articuler avec la huitième Biennale des villes et urbanistes d'Europe. A Nancy, du 2 au 4 décembre, un millier d'urbanistes, d'élus et décideurs européens sont donc attendus dans un cadre qui s'annonce ambitieux "puisqu'il va falloir édifier en plein centre historique une sorte de palais des congrès capable d'accueillir le volet événementiel et la partie colloque", a expliqué le directeur de l'agence nancéenne, Jacques Charlot.
Au programme de cette double manifestation axée sur les enjeux des villes européennes figurent deux séances plénières, seize ateliers traitant de thèmes ciblés (dynamique transfrontalière et périurbaine, mobilité, place des villes moyennes et légitimité des villes nouvelles, reconversion de friches et émergence d'éco-quartiers) et dix-sept visites de sites.
Derrière une telle manifestation s'affirme la volonté de renforcer le rôle joué les réseaux professionnels d'urbanisme auprès des réseaux d‘élus, d'associations et de chercheurs. Au niveau local, cela se ressent à travers l'organisation même des visites, pilotées par les trois agences d'urbanisme lorraines qui se serrent les coudes pour l'occasion, et ce alors même que l'idée d'un pôle métropolitain Nancy-Metz qui renforcerait leur rapprochement fait par ailleurs son chemin.
"Au niveau national également, le réseau de 52 agences d'urbanisme est de plus en plus fort et soudé, a ajouté André Rossinot. Même si les temps sont difficiles, les collectivités ne peuvent pas nous tourner le dos sous prétexte qu'elles nous comprennent mal ou ne nous contrôlent pas. Car l'autonomie de gestion, le recul sur le fait urbain et la capacité à travailler au delà des limites de l'exécutif territorial font justement la force de nos agences." Longtemps perçus comme des savoirs périphériques monopolisés par l'Etat, les planificateurs et urbanistes ont tout intérêt à mieux mobiliser leurs réseaux, tout en travaillant bien de pair avec les élus, en leur faisant bénéficier de leur expertise sur des enjeux émergents tels que la ville durable ou l'écologie urbaine.
"Les urbanistes européens ont la possibilité de se rassembler, ils peuvent se faire entendre des gouvernements comme des collectivités locales, ils ont le devoir de contribuer au développement de villes durables et cohérentes", motive ainsi Nicolas Buchoud, urbaniste et membre du comité de pilotage de la biennale, dans un document portant sur cet événement.
"Une démarche va dans ce sens, a conclu André Rossinot, c'est notre implication au sein d'un groupe "miroir" français, qui s'est constitué fin septembre pour réagir et appuyer les travaux du groupe européen chargé d'établir en déclinaison de la charte de Leipzig un cadre de référence de la ville durable. D'ici avril 2010, on y élaborera des propositions correspondant aux spécificités nationales en matière de développement urbain durable, et ce aux côtés de représentants de l'administration, de réseaux de collectivités comme l'AMGVF [Association des maires de grandes villes de France, NDLR] et du Gart (Groupement des autorités responsables de transport, NDLR), mais aussi de réseaux de professionnels et d'associations environnementales. Le rythme du travail est trimestriel et nous tenterons d'en tirer des bonnes pratiques les plus utiles possibles pour les collectivités et les services de l'Etat."
Morgan Boëdec / Victoires-Editions