L'État va financer la construction de 5.000 terrains de sport d'ici 2024
Le président de la République a annoncé une enveloppe de 200 millions d'euros sur trois ans pour financer 5.000 espaces de pratique sportive de proximité dans les trois prochaines années. Les territoires prioritaires traditionnels sont visés : QPV, zones rurales et outre-mer.
Le président de la République a annoncé ce 14 octobre lors d'une visite à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) un vaste plan en faveur des équipements sportifs à l’horizon des Jeux olympiques de 2024. Il vise à construire 5.000 nouveaux terrains de sport "innovants et de proximité" sur trois ans pour un budget de 200 millions d’euros, dont 100 millions dès 2022.
Ces espaces sportifs seront implantés prioritairement en quartier de la politique de la ville (QPV) ou à proximité immédiate, en milieu rural et dans les territoires carencés, notamment ultramarins. Ils auront également vocation à assurer une mixité d’usages – pratique libre, associative et scolaire – qui devra être garantie par convention. Il faudra "renforcer les synergies locales entre les acteurs afin d’optimiser l’utilisation de ces équipements de proximité", précise le dossier de presse diffusé par le ministère des Sports.
Les investissements porteront à la fois sur des disciplines sportives classiques où les besoins sont forts (judo…), mais aussi sur des disciplines émergentes afin "de s’adapter à une pratique sportive qui évolue et se diversifie". Dans le détail, il s'agit de réaliser 1.000 dojos et salles d’arts martiaux ou de boxe, 1.000 plateaux multisports, 500 terrains de basket et autant de tennis-padel et de skate-parks, ou encore 200 bassins d'apprentissage de la natation mobiles.
Réinvestir des locaux vacants
Originalité du plan : il pourra permettre de réinvestir des locaux inoccupés dans les QPV. "Au travers de conventions nouées avec les bailleurs ou les syndics de copropriétés, des locaux vacants ou délabrés dont l’État financera la requalification, pourront retrouver une nouvelle utilité grâce à des activités sportives", pointe le dossier de presse.
Pour réaliser ce plan, porté par l'Agence nationale du sport, les collectivités territoriales et les associations sportives (fédérations, ligues, comités et clubs) pourront soumettre leurs projets. Les porteurs de projet devront de leur côté s'engager à entretenir et animer l’équipement afin de "faire sortir de terre des associations sportives pour enrichir l’offre de sport dans les zones urbaines et rurales". Et les équipements devront respecter des "critères environnementaux exigeants". Ce plan fera enfin l'objet d'un travail de diagnostic national et local des besoins qui associera les acteurs locaux du sport.
L'Etat financera a minima à 50%, et jusqu’à 80% maximum (100% outre-mer) du montant subventionnable. En outre, ce plan proposera "des modes de soutien simplifiés dans leur procédure, permettant une livraison rapide des sites".
Michel Savin, président du groupe d’études pratiques sportives et grands évènements sportifs du Sénat a réagi, estimant qu'il s'agit d'"un bon signal en faveur des territoires et du mouvement sportif". Le sénateur de l'Isère reste toutefois vigilant : "Les 100 millions d'euros annoncés pour 2022 ne sont à ce jour pas inscrits au projet de loi de finances pour 2022, en cours de discussion au Parlement."