Les violences physiques augmentent, celles visant les pompiers baissent
"Baisse significative des agressions contre les sapeurs-pompiers." Dans un communiqué du 29 février, le ministère de l’Intérieur ne boude pas son plaisir devant la "nette diminution" (-7,1%), en 2023, des agressions commises contre les sapeurs-pompiers dans l’exercice de leurs missions (vs 2022). Le ministère y décèle même une tendance, après la baisse de 0,8% constatée en 2022 (vs 2021). 555 sapeurs-pompiers auront tout de même été blessés dans ces conditions en 2023. Le ministère indique que dans 83% des cas, ces agressions interviennent lors d’un secours à personne. Dans 48% des cas, une consommation d’alcool ou de produits stupéfiants chez les auteurs des violences est constatée et 21% des violences sont commises par des personnes présentant des troubles psychiatriques. Il est encore précisé que 10 intrusions dans des casernes générant des faits de violence ont eu lieu en 2023, contre 32 en 2022.
Des résultats qui contrastent avec ceux dévoilés le même jour par le service statistique du ministère de la Sécurité intérieure (SSMSSI) sur les victimes de violences physiques ou sexuelles enregistrées par les services de sécurité durant cette même année 2023. L’étude relève en effet que le nombre de victimes de violences physiques enregistrées a augmenté de 7% l’an passé (qui fait suite à deux années de hausse de +12%). Entre 2016 et 2023, l’étude indique que le nombre de ces victimes a même augmenté de 60%, passant de 277.100 à 444.700 (dont 96.700 mineurs). Une augmentation singulièrement portée par les violences intrafamiliales (essentiellement conjugales), avec un nombre de victimes multiplié par 2 sur la période, contre 1,3 hors cadre familial. Les victimes enregistrées de violences sexuelles ont elles aussi connu une augmentation de 7% entre 2022 et 2023. Un nombre qui a été multiplié par deux entre 2016 (51.900) et 2023 (114.100, dont 65.300 mineurs). Les croissances du nombre de victimes enregistrées de violences intrafamiliales et sexuelles sont notamment expliquées par le mouvement de libération de la parole et une amélioration de leurs conditions d’accueil.