Jeux en ligne - Les villes de casinos organisent la riposte
Les élus de villes thermales s'inquiètent de la perte de rentrées fiscales que fait peser l'explosion des jeux et paris en ligne sur les budgets municipaux. Pour répondre à cet enjeu, ils ont annoncé, mardi 16 février, la création d'une "Association internationale des parlementaires et des élus des villes de casinos", présidée par Etienne Blanc, le député-maire de Divonne (Ain), qui abrite l'un des plus grands casinos de France. L'objectif de l'association est de constituer un lobby pour "réfléchir en commun aux moyens les mieux adaptés pour compenser la perte de recettes communales", précise un communiqué. L'association entend s'appuyer sur des réseaux comme "Ville tourisme" ou le réseau français à l'étranger.
L'idée de cette association est apparue lors des discussions à l'Assemblée sur le projet de loi relatif à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne, voté par les députés en octobre dernier. Texte qui vise à réguler une activité qui évolue aujourd'hui dans l'illégalité et qui sera discuté au Sénat le 23 février.
En France, on estime entre deux et trois millions le nombre de joueurs et parieurs en ligne, sachant que la plupart des jeux en lignes sont illégaux (sauf ceux de la Française des jeux et le PMU). Conséquence de ce phénomène, depuis près de deux ans, les 197 casinos français enregistrent des chiffres d'affaires en baisse, avec un effet direct sur les budgets communaux. Les prélèvements sur le produit brut des jeux (PBJ) vont en effet à 85% à l'Etat et à 15% aux communes. Le PBJ de l'exercice 2008-2009 des casinos a ainsi reculé de 9% à 2,3 milliards d'euros (près de 20% sur deux ans). Ainsi, selon Etienne Blanc, les recettes de la mairie provenant du casino de Divonne ont été divisées par deux. Au Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais), l'une des rares villes à accueillir deux casinos, le risque est là aussi prégnant : les rentrées assurent près de 10% des dépenses de fonctionnement de la ville.
A noter toutefois que l'un des objectifs de l'association (compenser les pertes communales) s'est déjà vu combler par les députés en première lecture du projet de loi, puisqu'ils ont adopté des amendements présentés par Jacques Myard et Daniel Fasquelle, le député-maire du Touquet : 15% des prélèvements de l'Etat sur les paris hippiques et les jeux de cercles en ligne seront affectés, dans la limite de 10 millions d'euros par an, aux communes accueillant un hippodrome ou un casino.
M.T. avec AFP