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Excellence rurale - Les PER traduisent la conversion des campagnes aux services

Le gouvernement a décidé de porter à 235 millions d'euros l'enveloppe consacrée aux 379 pôles d'excellence rurale (PER) labellisés, soit 25 millions de plus que prévu, a annoncé mardi 6 mars le ministre délégué à l'Aménagement du territoire, lors du Salon de l'Agriculture.


Les pôles d'excellence rurale pourraient créer 35.000 emplois dont 13.000 directs en deux ans et demi. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a annoncé un coup de pouce supplémentaire de 25 millions d'euros, soit un investissement de l'Etat de 235 millions d'euros. Le volume total des investissements publics et privés pour les 379 projets sélectionnés passe ainsi à 1,194 milliard d'euros, a déclaré Christian Estrosi le 6 mars, à l'occasion du Salon de l'Agriculture à Paris où il réunissait des présidents de pôles. S'inspirant du modèle des pôles de compétitivité, le label "excellence rurale" est attribué à des projets de développement rural sur la base d'un partenariat entre des collectivités locales et des entreprises privées. Sur l'ensemble des investissements, 65% sont effectués dans des zones de revitalisation rurale, c'est-à-dire là où l'aide est la plus conséquence puisqu'elle peut atteindre jusqu'à 50% du total du budget du projet. Ailleurs, l'aide est de 33%. 40% des projets s'inscrivent dans un territoire de massif de montagne. Chaque département comporte en moyenne 4 projets, mais les zones les mieux loties se situent dans le Massif central, le Nord-Est et le Finistère : l'Ardèche, le Cantal, la Corrèze, la Lozère et la Meurthe et Moselle comportent ainsi huit pôles chacun. "Si ce sont les statisticiens qui décident de l'endroit où doivent être développées des activités, l'action politique n'a plus de sens", a ironisé le ministre à l'encontre des prévisions démographiques de l'Insee.
Les EPCI représentent près de la moitié des porteurs de projets, suivis des pays (25%), des conseils généraux (5%), des parcs naturels et des groupements d'action locale.
Chaque pôle bénéficie en moyenne de 3,15 millions d'euros. L'enveloppe peut parfois aller bien au-delà. C'est le cas du pôle de l'Autunois Morvan qui percevra 24 millions d'euros pour l'implantation d'une unité de cogénération et d'une scierie. Les projets retenus confirment une tendance sensible : l'orientation du développement rural vers les activités de service. Les PER relatifs au tourisme et au patrimoine sont les plus nombreux (157). Viennent ensuite les bio-ressources (79), l'accueil et les services aux personnes (56), les technologies (54). Les autres concernent des thèmes mixtes. Parmi les projets touristiques, celui de résidence handiclub dans la Nièvre permettra de redonner vie à un hameau déserté suite à un projet de barrage abandonné. "Le projet existait déjà auparavant, mais le label pôle d'excellence rurale nous a propulsés, explique Christian Barle, le maire de la commune de Livry sur laquelle sera implantée la résidence. Il permettra de créer 40 emplois ce qui, pour une commune de 680 habitants, est loin d'être négligeable."

 

Michel Tendil