haut débit - Les TIC au coeur du développement économique rural
La France se place désormais à la première place européenne pour ses foyers équipés en connexion à haut débit. 98% de la population devrait être effectivement raccordable à l'ADSL, d'ici la fin de l'année. Promesses tenues. Oui mais' "Il ne faut pas se laisser engourdir par les statistiques", a prévenu Dominique Caillaud, député-maire de Saint-Florent-des-Bois (Vendée) et président du groupe de travail TIC de l'association des maires de France (AMF). A l'occasion de la première séance plénière du 89e congrès de l'AMF, l'élu a dénoncé une triple fracture numérique pour les territoires ruraux. "Il y a d'abord une fracture territoriale de la desserte : il existe encore des zones blanches ADSL malgré les interventions des collectivités et les promesses des technologies alternatives tel que le wimax. La deuxième fracture concerne le débit. Elle aggrave la première : des zones bénéficient de 10 Mbits/s tandis que d'autres se contentent de la connexion de base. La troisième fracture est financière : dans les grandes agglomérations, l'accès au haut débit est gratuit pour la collectivité. Ailleurs, il faut investir l'argent public pour un débit minimum". En réponse, le ministre délégué à l'Aménagement du territoire, Christian Estrosi, a rappelé les mesures adoptées lors du Comité interministériel pour la société de l'information (Cisi) du 11 juillet dernier.
10 millions d'euros supplémentaires pour les petites collectivités
"Pour achever la couverture du territoire et ne laisser aucune commune rurale otage des initiatives des départements ou des régions, nous consacrons 10 millions d'euros supplémentaires pour les petites collectivités. Les subventions pourront atteindre jusqu'à 80% des sommes nécessaires : 8.000 euros sur 10.000 nécessaires pour une couverture en wifi, par exemple. Il suffit pour la commune ou l'intercommunalité de déposer une déclaration d'intention auprès de son préfet avant le 31 décembre 2006 puis de faire appel aux opérateurs privés pour chiffrer leurs besoins", a précisé le ministre. La Diact vient d'ailleurs de publier un document de 12 pages qui détaille les modalités de mise en œuvre de ce dispositif. "Ce document sera envoyé à l'ensemble des communes par l'intermédiaires des préfets, sous une quinzaine de jours", a promis Christian Estrosi. En outre, un "guide pratique sur les choix technologiques pour le haut débit en campagne" vient également de paraître dans la collection des ouvrages de la Mission Ecoter. Il complète le guide déjà paru pour présenter le dispositif juridique qui permet désormais aux collectivités d'intervenir sur le domaine de télécommunications (article L 1425-1 du CGCT). "Il ne faudrait pas parler uniquement des infrastructures", a complété Olivier Bertrand, maire de Saint Sylvain Bellegarde. "Les TIC vont apporter de nouveaux services pour les écoles, les services à la personnes. L'égalité des chances pourrait alors basculer à nouveau en faveur du monde rural", espère l'élu de cette petite commune de la Creuse. La suite du débat était placée sous le thème de la santé, or l'accès au soin bénéficie également des apports des hauts débits pour les réseaux de télémédecine notamment.
Le téléphone des préfets ne devrait pas manquer de sonner dans les semaines à venir pour mobiliser les 10 millions d'euros promis par le Gouvernement !
Luc Derriano / EVS