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Fonction publique - Les territoriaux ont plutôt le moral !

Les agents territoriaux se disent globalement satisfaits de leur situation professionnelle, même s'ils se sentent parfois en mal de reconnaissance, indique un sondage publié par la Smacl.

Travail intéressant, bonne ambiance, bonnes conditions matérielles de travail, statut valorisant, efficacité dans les actions en direction des citoyens, confiance à l'égard de l'employeur... A première vue, tout va pour le mieux dans le monde des agents territoriaux ! C'est en tout cas ce que pourrait laisser supposer une lecture rapide du sondage TNS-Sofres publié ce 24 mai par la Smacl, la Société mutuelle d'assurance des collectivités locales. Certes, à y regarder de plus près, les fonctionnaires territoriaux ont aussi quelques raisons de se plaindre... mais globalement, ce baromètre consacré au "moral" les territoriaux témoigne bien d'un vécu professionnel plutôt positif.
Plus des deux tiers des quelque 800 fonctionnaires territoriaux interrogés par téléphone à leur domicile se disent en effet satisfaits de leur "situation professionnelle actuelle". Et la majorité d'entre eux pensent ne pas être une exception puisqu'ils sont 61% à estimer que leurs collègues sont assez (voire très) "motivés".  Les premiers termes retenus pour décrire "le sentiment" qui les lie à leur collectivité employeur sont eux aussi explicites : confiance (48%), attachement (39%), enthousiasme (33%), fierté (28%), même s'il est aussi parfois question de lassitude (26%), de déception (19%) de méfiance (17%), d'indifférence (14%) et de désaccord (14%).

 

Moins évident en interne...

Au quotidien, c'est avant tout l'intérêt même du travail qui est mis en avant (87% ), suivi de l'ambiance de travail (79%), des "bonnes conditions matérielles de travail" (69%) et de la "possibilité de prendre des initiatives" (67%).
En revanche, le ressenti des territoriaux est un peu plus mitigé dès lors qu'ils évoquent les aspects davantage liés à la gestion des ressources humaines : avantages sociaux (ils sont toutefois 58% à avoir une opinion assez ou tout à fait positive sur le sujet), reconnaissance du travail par des félicitations du supérieur hiérarchique (48%), possibilités d'évolution et de promotion (36%).
La même dichotomie apparaît dans les jugements émis par les agents quant à l'"efficacité" de la collectivité au sein de laquelle ils travaillent. C'est en termes de qualité du service aux citoyens (87%), d'écoute des attentes de ces mêmes citoyens (26%) et d'adaptation aux évolutions de la société (67%) que cette efficacité est la plus évidente. Elle l'est nettement moins dès lors qu'il s'agit de management interne : évaluation des performances des agents (46%), gestion des carrières (43%), prise en compte des suggestions des agents (40%). Quant à une éventuelle "récompense des agents selon leur performance", celle-ci n'est relevée que par à peine un quart d'entre eux.

 

Une carrière à haut risque ?

Aux yeux de trois agents sur quatre, les Français jugent la fonction publique territoriale comme répondant bien à leurs attentes. Ils sont toutefois 32% à supposer que l'image des territoriaux se serait plutôt dégradée au cours des dernières années, seuls 14% évoquant une amélioration de cette image.
"Il existe un véritable décalage, un paradoxe entre un sentiment d'utilité, de fierté des fonctionnaires territoriaux vis-à-vis de leur fonction (...) et dans le même temps l'impression de ne pas obtenir la reconnaissance qu'ils méritent dans le grand public et auprès de leur hiérarchie", en déduisent les sondeurs.
Autre bémol mis en avant par ce sondage : le chapitre incivilités, qui intéresse forcément la Smacl en tant qu'assureur. Des citoyens peu respectueux des équipements publics (64%), le risque pour l'agent de jouer un simple rôle d'exutoire (66%), des comportements d'incivilité à l'égard des fonctionnaires qui augmentent (41%). Enfin, 59% des agents interrogés affirment avoir été victime ou témoin d'une agression verbale, 21% évoquant même des cas d'agression physique. Sans oublier un autre risque : celui d'être mis en cause juridiquement dans l'exercice de ses fonctions, même si la moitié des agents pensent que ce risque n'est pas plus élevé que celui auquel sont exposés d'autres catégories de salariés.

 

Claire Mallet

 

Et la complémentaire santé ?

La Smacl a profité de ce sondage pour interroger les territoriaux sur les mutuelles santé. Conclusion : si 92% des fonctionnaires jugent utile ou indispensable d'avoir une assurance complémentaire santé, 18% des sondés n'en disposent pas. La moitié des sondés pensent que cette complémentaire doit être organisée par la collectivité employeur et 82% aurait envie d'y souscrire si la collectivité locale y participait financièrement. En rappelant que depuis mars 2007, les collectivités peuvent effectivement y contribuer.

 

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