Les tablettes numériques ont un effet positif sur les collégiens
Alors que le débat sur l'efficacité des outils numériques en classe n'est toujours pas tranché, la Depp publie une large étude sur l'effet des tablettes chez les collégiens de cinquième et quatrième. Globalement les effets sont positifs, et même accentués dans les collèges défavorisés.
L'utilisation d'équipements numériques mobiles par les collégiens a des effets bénéfiques sur plusieurs résultats scolaires. C'est la conclusion de l’évaluation longitudinale des activités liées au numérique éducatif (Élaine) que la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l'Éducation nationale a publié le 2 février.
À travers cette évaluation, il s'agissait de rendre compte des effets de l’attribution d’équipements numériques mobiles (principalement des tablettes) sur les apprentissages des élèves en cinquième puis en quatrième. Des équipements notamment distribués dans le cadre du Plan numérique de 2015. Ce dernier a permis d'équiper plus de 175.000 élèves dans plus de 1.510 collèges publics et privés sous contrat durant la période 2015-2016. Les tablettes numériques étant alors cofinancées par l’État et les collectivités territoriales.
En outre, cette enquête lancée dès 2017 et "inédite" par son ampleur revêt un intérêt essentiel. La Depp rappelle en effet qu'"aucun consensus clair n’émerge" jusqu'à présent de la littérature scientifique internationale consacrée à l’impact du numérique éducatif sur les apprentissages des élèves. On l'aura compris, cette étude se place du côté de celles "concluant à un impact positif de la distribution de matériel numérique aux élèves".
Bénéfice chez les plus défavorisés
Globalement, la mise à disposition d'équipements individuels mobiles (IEM) "a des effets positifs sur certains apprentissages mesurés en fin de cinquième, puis sur tous les apprentissages mesurés en fin de quatrième", précise la Depp.
En cinquième, l’effet le plus fort a été mesuré sur le niveau moyen en compréhension orale du français des élèves. Il s'élève à 31% d’un écart-type et correspond à une progression de trois rangs dans la classe. La note précise que cet effet positif "est encore plus élevé chez les filles". De manière plus attendue, on constate également que les compétences numériques des collégiens scolarisés dans les établissements dotés de ces équipements s’améliorent de 9% par rapport au groupe de comparaison.
En fin de quatrième, l'impact positif des IEM est plus large encore. Il concerne cette fois l’ensemble des domaines évalués : compétences numériques, mathématiques, français. Cet impact est de l’ordre de 8 à 14% d’un écart-type. Il est enfin très intéressant de noter que ces effets "varient sensiblement en fonction de la composition sociale et scolaire des établissements et de l’origine sociale des élèves". Ainsi, ils sont plus forts en mathématiques et compétences numériques dans les collèges défavorisés. Parallèlement, ces effets sont également plus forts en compétences numériques pour les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé.