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Education - Les schémas d'emplois de l'éducation vont "avoir des conséquences gravissimes sur les territoires ruraux", selon l'AMRF

"Ces mesures envisagées par le ministère relèvent d'une approche purement comptable. C'est une décision que l'on regrette profondément et qui va avoir des conséquences gravissimes sur les territoires ruraux", a indiqué à l'AEF (agence spécialisée en éducation), Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), le 2 juin 2010. Ce dernier réagit au "schéma d'emplois 2011-2013", documents internes du ministère de l'Education nationale révélés sur le site du Café pédagogique. Selon ces fiches ministérielles, baptisées "treize leviers", Luc Chatel demande aux recteurs de "quantifier à partir de leviers d'efficience identifiés, les marges de manœuvre par académie, notamment pour 2011 et 2012". Ces mesures prônent en particulier pour l'école primaire, d'augmenter le nombre d'élèves par classe, de diminuer la scolarisation des deux ans en maternelle, de déplacer la formation continue des enseignants notamment pendant les vacances, de recourir aux non-titulaires pour les remplacements courts et de supprimer en partie ou totalement les postes d'enseignants dits "Rased" spécialisés contre l'échec scolaire. A l'école élémentaire, la suppression d'environ "un millier d'emplois" d'intervenants extérieurs en langue vivante et d'assistants étrangers est évoquée. Annonces qui ont aussitôt provoqué de vives réactions chez les syndicats d'enseignants et les fédérations de parents d'élèves, mais également dans les associations d'élus. "Le cadre budgétaire actuel a beau être restreint, il ne faut pas toucher aux moyens alloués à l'Éducation nationale", a déclaré, également le 2 juin, François Bonneau, vice-président en charge de l'éducation de l' Assemblée des régions de France (ARF) et président de la région Centre, se disant "indigné" de constater que Luc Chatel "voie l'Éducation nationale d'abord et avant tout comme un gisement d'emplois dans lequel on va pouvoir ponctionner pour répondre à des enjeux financiers. Le président de l'AMRF a immédiatement analysé les effets néfastes pour les communes rurales : "ces documents envisagent très clairement la fermeture d'écoles en milieu rural et des regroupements d'établissements scolaires. Les conséquences vont être immédiates: le transport sera beaucoup plus long et plus lourd pour les élèves", a confié Vanik Berberian. Les fiches présentées indiquent que "jusqu'à présent, les opérations de regroupement n'ont conduit à aucune économie significative de moyens. Le resserrement du réseau scolaire doit pouvoir s'accompagner désormais d'une réduction significative du nombre de classes. […] La réduction du nombre d'écoles s'explique par des fermetures d'écoles à classe unique, par des fusions d'écoles ainsi que par des regroupements d'écoles de plusieurs communes qui se traduisent par des regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI)". "On a du mal à comprendre le fil conducteur de ces mesures. Le regroupement a déjà a été fait et le maillage des réseaux d'écoles est satisfaisant", a répondu Vanik Berberian. Le président de l'AMRF craint que l'objectif du ministère soit de faire des économies sur les postes de directeurs en ne proposant qu'une "grande école par chef lieu de canton". "Ces mesures vont mettre un frein au développement des communes rurales". Il va leur être impossible de maintenir leur effort d'accueil des enfants avec des activités périscolaires", a-t-il renchéri. Or, "les communes qui gagnent en population ont besoin de ces conditions d'accueil. Cela aura sans aucun doute une incidence sur le nombre d'habitants dans ces communes", a-t-il signalé. Les "treize leviers" doivent être élaborés d'ici au 15 juin prochain.


Catherine Ficat

 

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