Archives

Logement accompagné - Les résidences sociales en quête d'un nouveau modèle économique

Dans la famille du logement accompagné, les résidences sociales, créées au milieu des années 90, proposent plus que jamais une réponse adaptée aux personnes en situation de mal-logement. Mais "les résidences sociales doivent aujourd'hui repenser leur modèle économique", plaide l'Unafo (Union professionnelle du logement accompagné), étude à l'appui.

S'appuyer sur les diagnostics à 360 °

Cette étude, publiée en mai 2015 et intitulée "La résidence sociale, un logement au service de l'insertion - Analyse & réflexions pour un nouvel équilibre économique", invite, à travers 12 pistes, à une mobilisation générale, dans laquelle les pouvoirs publics disposeraient d'"une partie de la solution". A commencer par "mieux identifier les besoins de résidences sociales sur les territoires en s'appuyant sur les diagnostics à 360 °", ce qui irait de pair avec une hausse des subventions en investissement "afin d'inverser le recul des aides à la pierre disponibles".
L'Unafo souhaiterait également "sécuriser la complémentarité des fonctions de la résidence sociale" (gestion locative, accompagnement social, animation...). Et cela "en associant au projet social de la résidence un plan d'actions concertées avec l'Etat et les collectivités locales".

Une situation paradoxale

Aujourd'hui, 1.643 résidences sociales rassemblent plus de 101.000 logements répartis sur "la quasi-totalité" du territoire français. Chaque année depuis 2009, environ 150 nouveaux projets de résidences sociales sont lancés, soit ex-nihilo, soit via la transformation d'un établissement préexistant (en général foyers de travailleurs migrants ou foyers de jeunes travailleurs).
La raison d'être des résidences sociales est de proposer un logement temporaire, "prêt à être habité", assorti de moyens humains, permettant à ses occupants (jeunes apprentis, familles monoparentales, travailleurs précaires, migrants, personnes en instabilité psychiatrique...) de prendre le temps de se reconstruire et de trouver une solution de logement pérenne, adaptée à leurs besoins.
"Tout cela implique des contraintes spécifiques qui dans le contexte économique et social actuel s'avèrent souvent difficiles à concilier pour les gestionnaires", souligne l'Unafo. "La situation est paradoxale : on demande aux résidences sociales de continuer à produire un accueil et une gestion sociale de qualité pour des populations très diverses et en très grande difficulté mais avec des moyens internes ou externes en baisse ou inadaptés !"