Les "régions moyennes" de l’UE ne sont pas à la fête

"Les écarts en termes de PIB par habitant sont élevés dans l’Union, mais décroissent." C’est l’un des constats tirés par le rapport sur "les tendances régionales de croissance et convergence dans l’Union" que vient d’adopter le 1er juin la Commission européenne, en complément de l’analyse et des recommandations adressées individuellement aux États membres dans le cadre du "Semestre européen" (v. notre article du 26 mai). La Commission y souligne "que l'Europe a connu une dynamique significative de convergence à la hausse au cours des 20 dernières années". Ainsi, alors qu’en 2020 le PIB par habitant des régions les moins développées de l’Union représentait 51% de la moyenne de l’UE, il atteignait 62% en 2021. 

Toutes les régions ne sont toutefois pas logées à la même enseigne, le PIB/habitant ayant reculé dans plusieurs régions du sud de l’UE, particulièrement en Grèce et en Italie. Par ailleurs, la Commission observe que depuis 2008, un groupe de régions "en transition" (la "classe moyenne" de l’UE, au sein de laquelle figure un grand nombre de régions françaises, dans la configuration d’avant 2015) sont en train de décrocher. Un constat déjà dressé il y a peu (v. notre article du 27 mars). De manière globale, le PIB/habitant de ces régions en transition est tombé à environ 85% de la moyenne de l’UE en 2021, contre 91% en 2000. Dans le détail, la Commission relève qu’un nombre croissant de régions – principalement du Sud, mais aussi du Nord-Ouest de l’UE, et quelques-unes de l’Est –, sont prises dans un "piège du développement", ou risque d’y tomber. Elles connaissent de longues périodes de croissance faible ou négative, de faibles gains de productivité et de faibles créations d’emplois. Parmi elles, la Commission pointe notamment les cas des régions Centre et Aquitaine. 

La Commission relève encore que les tendances à l’œuvre en matière de disparités régionales divergent d’un pays à l’autre. Alors qu’en Bulgarie, par exemple, c’est le taux de croissance très élevé des régions les plus développées du pays qui creuse les écarts, la Commission relève que pour la France, comme pour la Grèce, c’est une croissance du PIB/habitant particulièrement faible dans les régions les plus pauvres du pays qui les renforce.

 

 

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