Les radars automatiques rapportent 255 millions d'euros aux collectivités
Les radars automatisés ont rapporté 920 millions d'euros à l'Etat en 2016, selon un rapport annexé au projet de budget. Une manne qui sert essentiellement à la lutte contre l'insécurité routière, notamment à travers de grands travaux routiers. 351,5 millions d’euros vont à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, 255 aux collectivités et 239 à la gestion des radars. Seulement 75 millions d'euros sur le total (8,2%) servent au désendettement de l'Etat.
Les radars automatisés sont une affaire rentable pour l’Etat… et qui rapporte de plus en plus. En 2016, ils ont donné lieu à 16 millions de contraventions, soit une progression de 20,6% sur un an. Six radars ont flashé plus de 100.000 fois. Cette hausse résulte de la mise en service de 181 nouveaux radars autonomes, utilisés notamment pour sécuriser les chantiers, ainsi que de 400 radars à double sens. Mais aussi à une traque plus sévère des infractions commises par des automobilistes étrangers, en vertu de nombreux partenariats.
Les automobilistes ont parfois le sentiment d’être des vaches à lait d’un Etat surendetté. C’est vrai mais dans une bien moindre mesure que l’on pourrait imaginer. En effet, sur les 920 millions d’euros qu’ont rapportés les radars l’an dernier (+16% par rapport à l’année précédente), 75 millions d’euros vont au désendettement de l’Etat (8,2%). L’immense majorité du produit des radars (91,2%) est reversé à la lutte contre l’insécurité routière, soit une enveloppe de 845,2 millions d’euros. C’est ce qui ressort d’un rapport officiel annexé pour la première fois au projet de loi de finances pour 2018, à la demande du ministère de l’Intérieur qui entend ainsi tordre le cou à certaines idées reçues. Désormais, ce document aura vocation à accompagner chaque projet de budget.
Grands travaux d'infrastructures
Sur ces 845,2 millions d’euros, 351,5 millions d’euros vont à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) pour financer de grands projets d’infrastructure de transport, près de 255 aux collectivités territoriales et 239 millions d’euros à la gestion des radars automatiques et au fichier national du permis de conduire. En d’autres termes, plus du tiers sert à acheter de nouveaux radars, réparer ceux qui sont endommagés, mais aussi financer le permis à point et des campagnes de prévention.
L’Afitf "contribue de façon significative à la lutte contre l’insécurité routière par les investissements qu’elle finance", souligne le rapport. Les amendes liées aux radars représentent de ses recettes. Au total, elle a investi près de 780 millions d’euros à l’amélioration du réseau routier et des tunnels en 2016 : 5,4 millions d’euros pour la mise en sécurité des tunnels de Bobigny Lumen sur l’A86, plus de 7 millions en Paca pour les RN 113 et 572… Elle est par là-même une importante contributrice des contrats de plan Etat-régions : 376,5 millions d’euros en autorisation d’engagement et 287, 87 en crédits de paiement. En dehors du domaine routier, l’Afitf investit fortement dans le développement du ferroviaire, du fluvial, du multimodal et "contribue à diminuer la densité du trafic sur les routes", souligne encore le rapport.
Quant aux collectivités, elles utilisent cette somme pour des aménagements améliorant la sécurité des usagers de transports en commun, des aménagements de carrefours, de cheminements piétonniers, de sécurisation de zone scolaire, des équipements assurant l’information des usagers…
Quatorze ans après l’apparition des premiers radars automatiques, en 2003, 4.398 radars sont à présent déployés sur le réseau routier français. Mais, insiste le ministère de l’Intérieur, dans une note publiée fin juillet, au-delà des dix radars les plus rentables, tous situés sur des axes à très fort trafic, dix flashent très rarement. "Ces radars ont fait leur travail en contribuant par leur présence au respect de la vitesse autorisée. Ils ne sont ni désactivés, ni déplacés, preuve que l’objectif n’est pas de générer des amendes mais de susciter des comportements vertueux", insiste le ministère.