Transports - Les professionnels du rail s'inquiètent du financement des infrastructures
La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et la Fédération des industries ferroviaires (FIF) ont lancé ce 9 janvier un appel pressant au gouvernement pour assurer les objectifs du Grenelle de l'environnement en matière d'infrastructures. Les présidents des deux fédérations demandent la mise en place d'une structure "pérenne" capable aussi bien de planifier les constructions neuves - 2.000 km de lignes TGV à l'horizon 2020 - que de rénover le réseau existant, dont la plus grande partie est à bout de souffle.
"C'est un moment clé", a assuré Patrick Bernasconi, président de la FNTP, "une phase à ne pas louper" après les annonces du Grenelle de l'environnement. "Il faut identifier les projets, établir un calendrier et assurer les financements", a-t-il résumé. "Il y a des vraies réponses à apporter de la part du gouvernement si on veut respecter les objectifs du Grenelle", a renchéri Christian Philip, président de la FIF.
Un rapport publié en 2005 avait déjà dépeint un réseau d'infrastructure ferroviaire en très mauvais état. A l'heure actuelle, il manque beaucoup d'argent, tant pour construire que pour rénover et moderniser le réseau ferroviaire. Les deux fédérations plaident pour l'élaboration d'un pacte national pour les infrastructures de transport, c'est-à-dire une loi de programmation des investissements en infrastructures.
Elles demandent également la création d'une agence pour l'évaluation et les financements des projets avec un statut lui garantissant "autonomie et pérennité". Elles veulent aussi un calendrier définissant clairement les modalités de financement et de réalisation des dix principaux projets ferroviaires du Comité interministériel de l'aménagement et de compétitivité des territoires (Ciact). La FNTP et la FIF proposent plusieurs pistes pour "des ressources suffisantes", dont la mise en place "dans les meilleurs délais" de la taxe poids lourds telle qu'elle existe déjà en Alsace, le déplafonnement des recettes radars au profit des infrastructures. Elles souhaitent que Réseau ferré de France (RFF) dispose "pleinement et librement des recettes issues de la vente de son patrimoine immobilier et foncier", ce qui n'est pas le cas actuellement.
Il s'agit d'avoir "une vision stratégique de l'avenir" en établissant un vrai "projet industriel", ont souligné les présidents des deux fédérations, en citant le cas de Port 2000 au Havre, dédié au trafic de conteneurs."Si l'on ne construit pas des voies ferroviaires dédiées à cet équipement portuaire, tout le bénéfice en reviendra à la Belgique et au Pays-bas", ont-ils assuré.
A.L. avec AFP