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Sports - Les Pays de la Loire ont défini le service public du sport idéal

Quel service public du sport ? C'est à cette question vaste et souvent ignorée que les acteurs du sport en Pays de la Loire, réunis au sein de la conférence régionale consultative du sport, ont répondu à travers un document récemment mis en ligne.
Ce livret de 120 pages marque l'aboutissement de la réflexion menée par une conférence régionale du sport, alors que les diverses déclinaisons de ce modèle dans les différentes régions, qui le plus souvent mentionnent la construction d'une politique sportive régionale parmi leurs objectifs, sont rarement allées aussi loin.
Instaurée en 2006 à l'initiative de l'Etat, du conseil régional et du comité régional olympique et sportif, la conférence régionale consultative du sport (CRCS) des Pays de la Loire a endossé depuis 2012 un rôle stratégique en réfléchissant sur l'équilibre entre les territoires, le développement social par le sport, les démarches de mutualisation des équipements sportifs, la complémentarité et l'optimisation des interventions des différents niveaux de collectivités territoriales et de l'Etat dans le champ sportif, etc. C'est avec cette vision stratégique qu'en février 2014, la CRCS s'est lancée dans la rédaction d'une contribution intitulée "Quel service public du sport en Pays de la Loire ?"

Agir sur les freins à la pratique sportive

"Si l'on s'en tenait au Code du sport, peut-on lire dans l'introduction du document, le service public du sport pourrait se réduire stricto sensu à l'action conjuguée des pouvoirs publics et du mouvement sportif en faveur de la pratique organisée, essentiellement centrée sur la compétition." Une vision limitée à laquelle les auteurs veulent échapper en prônant un spectre d'intervention bien plus large : "Il convient dès lors d'agir de façon coordonnée et conjuguée sur les freins de toute nature à la pratique physique ou sportive, qu'ils tiennent à la disponibilité des infrastructures ou à des raisons d'ordre financier, organisationnel voire psychologique."
Après avoir dressé un bilan où l'on apprend notamment que la région Pays de la Loire apparaît en moyenne bien dotée en équipements sportifs, bien que ceux-ci soient parfois anciens et peu adaptés aux nouvelles pratiques, que l'emploi dans le secteur du sport et de l'animation s'est notablement développé dans la période récente et qu'il existe une politique en faveur de la promotion du sport pour tous, les auteurs passent aux préconisations. Mais si celles-ci sont annoncées comme "réalistes et ambitieuses", force est d'admettre que dans de nombreux cas, les auteurs en restent au niveau de suggestions d'ordre général dont la déclinaison opérationnelle fait défaut. Il en est ainsi lorsqu'un paragraphe consacré aux partenaires économiques du sport professionnel précise qu'il serait "souhaitable que se crée à terme une culture de l'entreprise socialement responsable".

Un exemple pour les autres régions ?

Des recommandations plus opérationnelles sont toutefois présentes. Par exemple celle qui consiste à "compléter l'offre de pratique compétitive par des prestations de services plus diversifiées, davantage orientées vers le sport plaisir ou vers le sport-santé". Autre recommandation ciblée, en matière de sport de nature cette fois : "Intégrer les lieux de pratique dans les documents d'urbanisme (PLU, Scot, trames vertes et bleues...)." Enfin, en matière d'équipements, derrière la volonté générale de développer le libre accès "autant que possible, malgré les problèmes qu'il peut poser", on retiendra les déclinaisons pratiques suivantes : s'appuyer sur les schémas de cohérence sportive et pratiquer la démocratie participative en amont du lancement opérationnel du projet sportif ; sensibiliser tout porteur de projet à l'importance de l'accueil du grand public ; inciter les clubs à optimiser l'usage des équipements sportifs pour qu'ils puissent innover en termes de pratiques ouvertes au plus grand nombre
Les promoteurs de ce "service public du sport" l'assurent : dans une région qui compte 10.000 associations sportives et 30% de licenciés sportifs, ce qui en fait la région la plus sportive de France pour la deuxième année consécutive, la prochaine étape sera d'organiser des rencontres sur les cinq départements pour restituer cette expérience inédite de coconstruction et échanger autour des propositions qui en découlent. Pour les acteurs du sport des autres régions, l'exemple des Pays de la Loire pourrait simplement donner un élan décisif pour aboutir à un document de synthèse avant que les échéances politiques ne précipitent l'organisation d'un débat autour du contenu des politiques sportives.

 

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