Les nappes phréatiques globalement en hausse, avec une situation contrastée dans le sud-est

"L'état global des nappes s'améliore de nouveau et demeure excédentaire en janvier : 18% des points d'observation sont sous les normales mensuelles, 14% sont comparables et 68% sont au-dessus (respectivement 17%, 22% et 61% en décembre 2024)", indique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin au 1er février. "La recharge des nappes se poursuit avec 71% des points suivis en hausse. Sur les deux tiers nord, le sud-ouest et la Corse, les pluies excédentaires permettent le maintien voire l'amélioration des situations et l'état des nappes est excédentaire", détaille-t-il. 

Le service géologique national note au passage que des nappes réactives - qui subissent rapidement les effets de la pluie ou de la sécheresse - "ont pu participer aux inondations observées en janvier en Bretagne, soit directement en débordant ou en contribuant à l'alimentation de cours d'eau déjà en crue, soit indirectement en limitant l'infiltration des pluies et l'évacuation des eaux".

Sur le sud-est, "l’impact des pluies déficitaires de ces trois derniers mois se fait ressentir", relève en revanche le BRGM. "La situation est moins satisfaisante avec des niveaux modérément bas à proches des normales" même si "les situations locales peuvent être hétérogènes". Ainsi, précise-t-il, les niveaux sont au-dessus des normales sur l’amont (nord) des nappes du socle et des calcaires du Massif central et se dégradent pour devenir modérément bas à bas au sud (bordure cévenole et Montagne noire). Autres situations fragiles observées, avec des niveaux bas : les nappes de Provence et la partie amont de la nappe de l’Astien de Valras-Agde.

Quant aux nappes de la plaine du Roussillon et du massif des Corbières, elles enregistrent toujours des niveaux bas à très bas. "Les précipitations de ces derniers mois sont très insuffisantes pour compenser les déficits pluviométriques accumulés depuis près de 3 ans sur les Pyrénées-Orientales", souligne une nouvelle fois le BRGM.

Malgré la persistance de ce point noir, les prévisions restent généralement optimistes au niveau national, au moins à court terme. "On a assez confiance pour février puis pour mars sur l'absence de sécheresse hivernale pour une grande majorité des nappes", a affirmé Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, lors d'une présentation à la presse ce 12 février. "Il y a une petite incertitude sur le sud-est, avec des situations qui pourraient se dégrader si le déficit pluviométrique se prolonge, notamment sur la partie Provence, sur le sud du Massif central et le littoral du Languedoc", a-t-elle cependant prévenu. 

Quant au risque à court terme d’inondations par remontée de nappe, il semble s’éloigner sur les nappes réactives mais "n’est cependant pas inexistant car il dépend des pluies récentes", tempère le BRGM. "Concernant les nappes inertielles du bassin de l’Artois et du Bassin parisien, le risque reste présent pour la fin d’hiver et le début du printemps si les cumuls pluviométriques des prochains mois s’avèrent excédentaires". La nappe mixte des calcaires et sables tertiaires de la Brie au Tardenois enregistre, elle, des niveaux très hauts en janvier et pourrait atteindre des niveaux historiquement hauts d’ici la fin de l’hiver. "Une surveillance accrue est préconisée sur ces secteurs pour les semaines à venir", conclut le BRGM.

 

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