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Les monuments nationaux s'ouvrent aux tiers-lieux

La valorisation du patrimoine historique, tout en respectant la vocation première des lieux, est régulièrement présentée comme un moyen complémentaire pour financer sa préservation et son entretien, mais aussi pour participer à des dynamiques territoriales. Fort de ce principe, le Centre des monuments nationaux (CMN) annonce engager, à compter de l'été 2022, une expérimentation au sein de plusieurs monuments parmi la centaine dont il assure la gestion. L'objet de cette expérimentation est d'installer des tiers-lieux dans plusieurs monuments, "qui pourraient être par exemple le château d'Angers, le château de Châteaudun, le château de Jossigny, le château de Villers-Cotterêts et la place forte de Mont-Dauphin". Pour cela, le CMN lance un appel d'offres sur l'étude de faisabilité des tiers-lieux dans les monuments présélectionnés. Il s'agit en l'occurrence de "vérifier le potentiel et l'attractivité de cette offre auprès des habitants, entreprises, indépendants, associations, collectivités, mais aussi sa compatibilité avec la conservation, le fonctionnement et les activités habituelles des monuments".           
Pour expliquer le lancement de cette expérimentation, le CMN ne met pas en avant d'éventuelles recettes complémentaires. Celui-ci entend en effet "s'affirmer encore un peu plus comme un acteur territorial majeur en mettant toujours davantage son réseau de monuments au service de l'intérêt général, en y implantant des activités en mesure de développer des liens entre différents acteurs locaux à travers des rencontres informelles, de favoriser le partage, les initiatives collectives et la  création de valeur économique, sociale, éducative...". 
Les préoccupations en termes de recettes ne sont toutefois pas absentes, comme c'est d'ailleurs le cas pour tous les monuments historiques au regard des coûts d'entretien. Au-delà de l'expérimentation engagée, une polémique est ainsi en cours autour du lancement d'un appel à proposition par la RMN Grand Palais pour les créneaux d'octobre et de novembre. Or ceux-ci sont traditionnellement dévolus à deux manifestations – la Fiac (Foire internationale d'art contemporain) et Paris Photo – qui pourraient ainsi se trouver privées de ce créneau. Dans un courrier adressé au président de la RMN-GP, l'Unimev (Union française des métiers de l'événement) évoque des "agissements discriminatoires" et "met en garde sur les possibles conséquences pour la France si les pratiques initiées par RMN Grand Palais se généralisaient". De son côté, la RMN explique que "la loi ne nous autorise pas à installer ad vitam un opérateur dans un lieu relevant du domaine public". Un argument qu'elle n'avait toutefois pas mis en avant jusqu'à présent (la création de la Fiac remonte à 1974) et qui montre que la valorisation de monuments ou sites patrimoniaux n'est pas exempte de difficultés.
 

 

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