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Insertion - Les missions locales proposent un "contrat social" avec la jeunesse

A l'occasion des vingt-cinq ans du rapport Schwartz sur l'insertion professionnelle et sociale des jeunes, le texte fondateur des missions locales, l'Association nationale des directeurs des missions locales (ANDML) a décidé de rééditer le document en y ajoutant un commentaire de Philippe Labbé, sociologue, et un manifeste rédigé par sept directeurs de missions. Leur constat : l'analyse de Bertrand Schwartz est toujours d'actualité. "Il y a vingt ans, une minorité de jeunes était en difficulté, explique ainsi Michel Bonnet, directeur de la mission locale d'Epinay-sur-Seine, à l'heure actuelle, c'est toute la jeunesse qui est en difficulté." Le manifeste, qui ouvre la voie d'un contrat social avec la jeunesse, est une invitation à analyser et débattre du sujet en explorant toutes les hypothèses envisageables : formation tout au long de la vie, allocation autonomie, ressources à disposition des jeunes. "Les politiques publiques se sont révélées peu efficaces envers tout ou partie de la jeunesse, indique dans le manifeste Annie Jeanne, la présidente de l'ANDML. Il semble urgent d'engager une mise en perspective de la problématique jeunesse pour redonner prise aux jeunes sur leur avenir." La réédition du rapport a aussi été l'occasion de faire le point sur les missions locales. Actuellement 500 missions de ce type accueillent chaque année 1,2 million de jeunes, leur apportant des réponses individualisées. Mais "ces structures, qui étaient à la base destinées à être temporaires et légères, sont devenues des entités lourdes", critique ainsi Philippe Labbé. "Elles se sont institutionnalisées, c'est leur principal problème", ajoute Gérard Sarazin, l'un des auteurs du rapport Schwartz de 1981. Autre problème souligné : le manque de visibilité des missions locales qui ne sont pas toujours consultées au moment des grandes décisions publiques, contrairement à l'ANPE ou à l'Afpa. Pourtant, pour Jean-Raymond Lépinay, président de l'Union nationale des missions locales, le réseau, riche de sa diversité, ne doit pas accepter que l'Etat se le réapproprie, ni même les régions. Pour Myriam Audouze, directrice de la mission locale de Cergy-Pontoise, "on est passé à une phase d'industrialisation, la machine est lancée, il faut maintenant l'alimenter".

Emilie Zapalski

Le rapport Schwartz : vingt-cinq ans après

Le rapport Schwartz avait été remis au Premier ministre Pierre Mauroy en septembre 1981. Il préconisait la création de "missions locales" sous la forme d'équipes pluridisciplinaires chargées d'être le pivot d'un dispositif d'animation locale. Le rapport a débouché sur la création en 1982 de Permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO) destinées à orienter les jeunes de 16 à 18 ans, et de missions locales chargées d'apporter aux jeunes de 16 à 25 ans une aide plus étendue dépassant l'orientation professionnelle.
Vingt-trois ans après leur création, les missions locales ont vu leur rôle conforté par l'inscription d'un droit à l'accompagnement dans le Code du travail dont la mise en œuvre leur a été confiée. La loi de cohésion sociale de janvier 2005 les charge ainsi de mettre en oeuvre le contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis), un programme d'accompagnement vers la vie professionnelle des jeunes les plus éloignés du marché du travail.

 

La Fondation Dexia récompense 38 projets des missions locales

Inciter les jeunes à s'impliquer dans la démocratie locale : en prévision des élections municipales de 2008, la Fondation Dexia a lancé en 2007 un appel à projets national aux jeunes des quartiers dits sensibles et accueillis dans les missions locales. L'objectif : permettre à ces jeunes de s'exprimer pour faire entendre leur voix de citoyens. De Beaune à Montauban, en passant par Cholet, 38 initiatives ont été retenues cette année par la Fondation sur les 84 projets proposés pour un montant de 250.000 euros. Demander la liste des projets