Les médecins à diplôme étranger autorisés à "continuer de travailler durant les mois à venir"

Le gouvernement va prolonger les autorisations de travail des médecins à diplôme étranger (les Padhue, praticiens à diplôme hors Union européenne) qui étaient menacés de perdre leur poste de rester dans leurs services actuels, a annoncé ce lundi 22 janvier le gouvernement.
Dans un communiqué, la nouvelle ministre en charge de la santé, Catherine Vautrin, explique vouloir, "sécuriser la situation" de ces médecins devenus "indispensables à notre système de santé". Elle fait ainsi suite aux propos d'Emmanuel Macron qui, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, avait dit souhaiter "régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins" : "Ces médecins sont aujourd'hui laissés dans une précarité administrative qui est complètement inefficace", avait-il déclaré.
Ces praticiens, qui travaillent souvent depuis plusieurs années dans les établissements de santé français, étaient cette année contraints de réussir un concours sélectif, appelé "épreuves de vérification des connaissances" (EVC), pour pouvoir continuer à exercer. Un régime dérogatoire qui permettait auparavant aux établissements d'embaucher des non-lauréats sous divers statuts précaires s'est "éteint" au 31 décembre, rendant impossible leur maintien en poste. Mais le nombre limité de places à ce concours – 2.700 postes pour plusieurs milliers de candidats, qui peuvent aussi passer ce concours depuis l'étranger – avait laissé une grande partie d'entre eux sur le carreau, certains se retrouvant même "sans papiers", leur carte de séjour étant souvent conditionnée à leur travail.

Chefs de service et syndicats hospitaliers avaient aussi dénoncé la répartition territoriale prévue pour les lauréats du concours, établie par les services de l'État, estimant que celle-ci allait priver de nombreux services d'une partie de leurs bras.
La réponse du ministère de la Santé est double. D'une part, "pour garantir la continuité des soins et ne pas désorganiser les services hospitaliers dans des zones souvent en tension, les lauréats exerçant déjà sur le territoire national (en métropole comme en Outre-mer) seront maintenus dans leurs fonctions et dans leurs structures actuelles. Les autres lauréats choisiront leurs postes dans les prochaines semaines, en vue de leur affectation d’ici la fin du premier trimestre.
Et pour ceux qui n'auront pas été admis aux EVC 2023, "le gouvernement les autorisera à continuer de travailler durant les mois à venir", et ce jusqu’à la publication des textes d’application de la loi Valletoux du 27 décembre dernier, qui "permettra la délivrance d’attestations provisoires d’exercice dans l’attente d’un nouveau passage des EVC en 2024".
"Parce que ces milliers de femmes et d’hommes contribuent depuis des années à soulager des territoires médicalement sous-dotés, il importe au gouvernement, en lien étroit avec les agences régionales de santé (ARS), de traiter la situation et le devenir professionnel des praticiens à diplôme étranger", justifie Catherine Vautrin.

 

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