Monuments historiques - Les Journées du patrimoine relancent la polémique sur les crédits d'entretien
A l'approche des 23e Journées européennes du patrimoine, les 16 et 17 septembre 2006, la polémique sur l'insuffisance des crédits consacrés par l'Etat à l'entretien des monuments historiques a repris de plus belle. Dans un communiqué commun, plusieurs associations se félicitent de l'intérêt croissant des Français pour leurs monuments, mais dénoncent l'absence d'un "plan patrimoine réellement ambitieux". Directement concerné par l'impact des mesures budgétaires, le Groupement français des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH) fait valoir que les crédits de paiement consacrés aux travaux sur les monuments historiques ont reculé de 25% en 2005 et de 17% en 2006, entraînant l'arrêt d'environ 300 chantiers à la fin du premier semestre 2006. Le GMH demande donc que les crédits de paiement pour les monuments historiques soient portés à 350 millions d'euros. Il est rejoint par la Demeure historique et par le Collège des monuments historiques, dont le président estime que "20% du parc des monuments historiques est en péril". Pour sa part, l'association Vieilles maisons françaises lance une pétition nationale en ligne pour demander des "mesures d'urgence".
Face à cette mobilisation - largement relayée par les médias - le ministre de la Culture n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué en réponse à un article du Monde du 9 septembre 2006, il rappelle que "l'Etat ne s'est jamais désengagé" et que "l'investissement de l'Etat pour les chantiers tourne chaque année autour de 320 millions d'euros (crédits consommés)". Renaud Donnedieu de Vabres fait valoir que son ministère couvre ainsi près de 70% de la totalité du montant des investissements des monuments historiques, "dont l'Etat n'est d'ailleurs pas le principal propriétaire". Conscient des besoins croissants de ce secteur, il rappelle néanmoins que le Premier ministre et lui-même "souhaitent garantir à terme la mise en place d'un financement stable et pérenne des travaux sur les monuments historiques, dont les modalités feront l'objet d'une communication au cours de la semaine prochaine".
Jean-Noël Escudié / PCA