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Environnement - Les Français moins disposés à adopter des comportements "verts"

La dernière enquête officielle sur les opinions et pratiques environnementales des Français montre que si les ménages sont conscients des enjeux écologiques, leurs comportements sont d'abord guidés par des soucis d'ordre économique. Dans leur grande majorité, les personnes interrogées estiment que la protection de l'environnement relève d'abord de l'action des pouvoirs publics.

Crise oblige, les Français se montrent plus réservés que par le passé à modifier leur mode de vie pour adopter des pratiques respectueuses de l'environnement. C'est ce que met en avant l'enquête "Opinions et pratiques environnementales des Français" que vient de publier le Commissariat général au développement durable (CGDD). "Depuis le début des années 2010, la sensibilité des Français à l'égard de l'environnement continue en effet de progresser mais se traduit de manière moins manifeste à l'échelle individuelle, observe le CGDD. Disposés à limiter les gaspillages et à acheter davantage de produits locaux, les consommateurs souscrivent assez largement aux principes de sobriété et de proximité pour des raisons qui sont toutefois plus économiques qu'écologiques".
L'enquête montre qu'en 2013, les trois principales préoccupations environnementales restent identiques aux deux années précédentes. Au premier rang ex-aequo figurent la pollution de l'air et le changement climatique (20%). Arrive ensuite la préoccupation à l'égard des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes, séismes, feux de forêts…). La pollution de l'eau, des rivières et des lacs apparaît moins importante que par le passé – elle n'est évoquée que par 13% des personnes interrogées et se trouve même devancée pour la première fois par la question de l'augmentation des déchets ménagers. Les problèmes de biodiversité et de nuisance sonore arrivent loin derrière du point de vue des ménages (6% seulement). En revanche, quand on les interroge sur les problèmes qui les affectent le plus au quotidien, à l'échelle de leur quartier, ils citent en premier le bruit (20%) puis le manque de transports en commun (18%) et beaucoup plus loin derrière la pollution de l'air (12%), l'environnement dégradé – mal entretenu, manque de propreté (7%), les risques liés à la présence d'installations dangereuses – industrielles, nucléaires (7%) et les risques naturels (3%). Les Français considèrent majoritairement (52%) que la protection de l'environnement relève de l'action des pouvoirs publics. Cette attente est encore plus forte dans les grandes agglomérations, en particulier en région parisienne, alors que dans les zones moins peuplées, les ménages déclarent plus fréquemment que c'est à eux d'agir.

Travaux d'économie d'énergie : difficile de passer à l'acte

En matière d'habitat et d'énergie, une personne interrogée sur trois juge que son logement est insuffisamment isolé. Si 38% des ménages considèrent qu'il serait nécessaire d'entreprendre des travaux destinés à diminuer la consommation d'énergie de leur logement, la volonté d'investir dans des travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique a connu une baisse de 5 points depuis 2008. "Relativement stables, les comportements en matière d'économie d'énergie sont moins déterminés par un effet générationnel que par un ancrage culturel et territorial", souligne le CGDD. Les ménages de l'agglomération parisienne sont ainsi beaucoup moins nombreux que ceux résidant hors des grandes agglomérations à ajuster systématiquement le niveau de température de leur logement pour réduire leur consommation. A l'échelle nationale, un Français sur quatre reconnaît n'agir que rarement sur son thermostat pour faire des économies d'énergie. Entre 2009 et 2013, les pratiques de sobriété énergétique ont évolué : la régulation de la température du logement a gagné 5 points tandis que l'extinction du mode veille des appareils électroniques a nettement régressé (-13 points).
Côté transports, les véhicules motorisés, voiture en tête, restent le moyen privilégié des Français pour se rendre au travail et pour faire les courses. "De manière générale, si 24% de la population attend avant tout une amélioration des transports en commun pour renoncer à l'usage de l'automobile, il s'avère également que 37% des Français ne voient pas ce qui pourrait à l'avenir les inciter à se passer de leur véhicule personnel", note le CGDD qui précise que dans les zones rurales, ces proportions atteignent respectivement 41% et 44% des personnes interrogées. Toutefois, 30% pensent au contraire qu’il leur sera possible de se déplacer sans voiture, notamment dans les grandes villes françaises. Parmi les facteurs qui pourraient encourager les ménages à moins utiliser leur voiture, les ménages les plus modestes évoquent l’augmentation de son coût d’utilisation (10 %) et une baisse des tarifs de transports en commun (9 %).
 

 

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