Réforme territoriale - Les Français accordent leur confiance aux régions, mais sont mitigés sur les fusions
Echelon de collectivité élu au suffrage universel direct à partir de 1986, la région aurait réussi à gagner la confiance d'une partie des Français. En tout cas, selon un sondage de l'Ifop pour Acteurs publics et la société d'audit et de conseil EY, 30% d'entre eux font confiance aux régions pour assurer le développement économique des territoires et de l'emploi. Ces collectivités territoriales inscrites dans la Constitution en 2003 arrivent ainsi en tête devant les agglomérations (24%), les départements (19%), les communes (16%) et l'Etat (11%).
Selon ce même sondage, les Français ne sont pas opposés à voir les régions jouer un rôle plus grand à l'avenir. 84% d'entre eux déclarent "faire confiance aux régions pour qu'elles soient le seul échelon à exercer des compétences publiques en matière de mobilité et de transports". 60% d'entre eux indiquent aussi être favorables à ce que la sécurité des biens et des personnes soit orchestrée par les régions (57% pour la santé).
Les régions sont également vues comme un échelon capable d'exercer les compétences des autres institutions. A 78%, les personnes interrogées disent vouloir que les régions puissent prendre en charge les compétences des départements. Elles sont 68% à exprimer cette idée pour les compétences de l'Etat et autant pour les compétences des intercommunalités. Pour les compétences des communes, elles ne sont plus que 58% (42% d'opposants). "Les Français restent attachés aux communes", commentent Acteurs publics et EY.
Interrogés sur les effets de la création des nouvelles régions, les Français sont très mitigés. 61% des personnes interrogées estiment que les fusions intervenues le 1er janvier dernier donnent naissance à "des territoires forts qui ont la taille nécessaire pour affronter la concurrence des autres grandes régions européennes". En outre, 56% de ces personnes considèrent que les grandes régions "vont permettre à des territoires peu favorisés d'être tirés vers le haut". Mais, pour une majorité de Français, la création des nouvelles régions aura des effets négatifs. Ainsi, 77% des personnes interrogées par l'Ifop estiment qu'elle va éloigner les capitales régionales des territoires ruraux ou enclavés. Elles sont par ailleurs 71% à considérer que les nouvelles régions sont "des territoires sans grande cohérence" et "difficilement gérables". Enfin, 63% sont d'avis que la nouvelle carte "va créer une concurrence avec les grandes métropoles".
Pour cette enquête, 955 personnes de 18 ans et plus ont été interrogées du 26 au 28 janvier derniers via un questionnaire auto-administré en ligne. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas.