Culture - Les fonds régionaux d'art contemporain inquiets pour leur avenir
Longtemps symboles de la décentralisation culturelle, les fonds régionaux d'art contemporain (Frac), créés en 1982, s'interrogent sur leur avenir. Ces craintes trouvent leur origine dans la réduction des budgets d'acquisition qui a pu atteindre plus de 50% des crédits dans certains Frac. Les directeurs y voient les prémices d'une réorientation complète de la politique de l'Etat en matière d'art contemporain. Regroupés au sein de l'association Platform, ils ont adressé une lettre ouverte au ministre de la Culture. Les signataires font valoir que les Frac "sont aujourd'hui dans une situation particulièrement délicate". "Alors qu'ils développent une politique de plus en plus ambitieuse à l'étranger de diffusion collégiale de leurs collections et de soutien aux artistes sur la scène internationale, ils sont mis à mal dans leur fondement par une atteinte à ces mêmes collections." Les signataires s'étonnent du possible désengagement de l'Etat qui n'a fait l'objet d'aucune annonce. Cette situation "nous oblige à nous interroger sur l'avenir de la participation de l'Etat à nos structures, participation de l'Etat qui permettait jusqu'alors de pouvoir dialoguer de manière plus ou moins équilibrée avec les collectivités locales", s'alarment-ils. Dans son discours à la Foire internationale d'art contemporain, le 10 octobre 2005, Dominique de Villepin ne citait pas les Frac, tout en indiquant vouloir "refaire de la France l'un des foyers les plus vivants de la création contemporaine".