Les émissions de GES toujours à la baisse en 2024, mais le rythme faiblit

Le Citepa a publié ce 28 mars une première estimation des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques en France en 2024.

Bonne nouvelle, les émissions sont toujours à la baisse, avec une réduction de 1,8% par rapport à 2023. 366 millions de tonnes de CO2 ont été émises, soit le plus bas niveau observé depuis 1990. Mauvaise nouvelle, "la pente est moins forte", pointe l'organisme, en relevant qu'entre 2023 et 2022, la réduction était de 5,8%.

Le résultat permet néanmoins de respecter la tranche indicative annuelle de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) 2024-2028, établie à 382 millions de tonnes. Et aussi celle qui devrait être nouvellement ressortir de la SNBC 3, actuellement en cours de consultation, revue à hauteur de 363 millions de tonnes afin de tenir compte du rehaussement de l'objectif de réductions d'émissions de GES à horizon 2030 par rapport à 1990 (-55%, contre -40% précédemment). 

Un résultat qui tient notamment à "la poursuite du redressement de la production nucléaire (+12,9%) et d'une forte production hydraulique (+26,9%)", qui entraînent une chute de la production fossile (-40,4% pour les centrales à gaz). La baisse est ainsi particulièrement marquée dans le secteur de l'industrie de l'énergie, qui voit ses émissions fondre de 11,6%. Elle est également forte dans le secteur de l'industrie minérale et des matériaux de construction (-6%), pour des raisons qui pourraient toutefois tenir davantage à la situation économique de ces secteurs, le Citepa estimant que cette baisse "peut s'expliquer notamment par des baisses de la production industrielle (-8% pour le ciment, -14% pour le verre creux)". Les transports, qui restent le premier secteur émetteur, voient leurs émissions baisser de 0,7%.

Autre bonne nouvelle, les émissions de la plupart des polluants atmosphériques sont également à la baisse. C'est le cas du dioxyde de soufre (-1,4%, surtout grâce au secteur de l'énergie), des oxydes d'azote (-1,7%, grâce aux transports) et des particules fines 2,5 (-1,5%, grâce aux bâtiments). En revanche, les composés organiques volatils non méthaniques sont en hausse (+3,8%), augmentation d'abord due aux bâtiments et à l'industrie manufacturière.

Au secrétariat général à la planification écologique, on se félicite de "la baisse de l'empreinte carbone de la France", en soulignant la réduction "non seulement des émissions nationales, mais aussi des émissions importées". Côté Élysée, on se plaît à souligner "que depuis 2018, année après année, les budgets carbone sont respectés, ce qui n'était pas le cas précédemment, ce qui avait suscité une condamnation de la France". Ou encore qu'on est passé sur la période 2012-2017 d'une réduction des émissions de GES d'1% à un rythme de 2%, et sur les dernières années plutôt de 4 – 4,5%. On déplore en revanche "le petit ralentissement" observé, en expliquant que ce dernier constitue d'ailleurs l'un des éléments qui a motivé le président de la République à réunir, ce lundi 31 mars, un conseil de planification écologique, lequel ne s'est plus réuni depuis le 25 septembre 2023.

 

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