Les émissions de gaz à effet de serre de l’UE à la baisse en 2023
Après la France (voir notre article du 27 juin), c’est au tour de la Commission européenne de mettre en exergue une baisse des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) de l’UE en 2023, dans son rapport d’étape 2024 sur l’action climatique : moins 8,3% par rapport à 2022, soit "la plus forte baisse annuelle depuis des décennies, à l’exception de 2020 lorsque la pandémie de Covid-19 avait entraîné un recul des émissions de 9,8%". La Commission souligne que "les émissions nettes de GES sont désormais inférieures de 37% aux niveaux de 1990, tandis que le PIB a augmenté de 68% au cours de la même période, ce qui témoigne de la poursuite du découplage des émissions et de la croissance économique". En 2023, le rapport observe toutefois que "l’activité économique dans l’UE a globalement stagné, avec une croissance du PIB de 0,5% en termes réels".
Le rapport estime que cette réduction des émissions est "clairement liée à l’accélération de la transition énergétique", le secteur énergétique étant présenté comme le principal moteur (-18%). La baisse y est principalement attribuée "à une augmentation substantielle de la production d’électricité renouvelable (principalement l’éolien et le solaire), au détriment du charbon et du gaz". Le rapport relève ainsi que "l’éolien a dépassé le gaz naturel pour devenir la deuxième source d’électricité de l’UE, derrière le nucléaire".
La Commission souligne également que les émissions des centrales électriques et des installations industrielles "couvertes par le système d’échange de quotas d’émissions de l’UE" (Seqe-UE), ont enregistré une "baisse record de 16,5%" en 2023 – le Seqe a dégagé 43,6 milliards d’euros l’an passé, dont 33 milliards d’euros au bénéfice des États membres. Le rapport indique néanmoins que la baisse des émissions du secteur industriel (-6%) est "à la fois le résultat d’une combinaison d’une production réduite et de gains d’efficacité continus", évoquant une baisse de la production industrielle de 2% en volume.
Le recul des émissions est moins marqué (-2% environ) pour les émissions provenant des bâtiments, de l’agriculture, des transports intérieurs, de la petite industrie et des déchets. Il est essentiellement porté par le secteur du bâtiment (-5,5% environ), "notamment grâce à un hiver doux". Les émissions de l’agriculture reculent de 2% et celles des transports de moins de 1%. Celles de l’aviation augmentent, elles, de 9,5%, "poursuivant leur tendance post-Covid".
Autre bonne nouvelle saluée, "le puits de carbone naturel de l’UE a augmenté de 8,5%", inversant une tendance à la baisse observée au cours de la dernière décennie.
"À l’approche de la COP 29, nous démontrons une fois de plus à nos partenaires internationaux qu’il est possible d’agir pour le climat tout en investissant dans la croissance de notre économie", se félicite le commissaire à l’action pour le climat, Wopke Hoekstra. En rappelant que l’UE représente 6% des émissions mondiales.